Elections 2019 : la primauté de la voiture en ville ne fait plus recette à Bruxelles
Pour la première fois, quasi plus aucune des listes représentées au minimum par un député au parlement bruxellois ne semble soutenir le développement d’infrastructures au profit de la voiture dans la capitale, est-il ressorti lundi soir du débat organisé par BX1 entre l’ensemble des têtes de liste francophones et néerlandophones de la capitale.
Durant la campagne électorale régionale de 2012, certains avançaient encore la piste d’un réseau routier souterrain pour tenter de résoudre l’équation des embouteillages, voire d’un réaménagement routier au moins partiel des boulevards du centre. L’ampleur du défi climatique et la charge financière imposée, depuis deux ans, par la rénovation dans l’urgence des tunnels, semblent avoir engendré un tournant programmatique très largement majoritaire.
Le débat organisé lundi soir à Woluwe-Saint-Pierre par BX1 (diffusé ce mardi à 18h25 après le journal) fera date sur un autre point. Pour la première fois, les têtes de liste (douze) francophones et néerlandophones qui ont actuellement au moins un député au parlement bruxellois étaient invités à prendre part, ensemble, à ce type d’échange médiatique.
Jusqu’à présent, les échanges étaient organisés séparément, en fonction du collège linguistique des formations.
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Deux thèmes centraux abordés : la mobilité et le vivre ensemble
En ce qui concerne la mobilité, les têtes de liste de la majorité sortante ont mis en exergue l’action du gouvernement régional en faveur d’une “ville pour les gens qui y vivent” (P. Smet – One.Brussels) en accentuant l’offre de lignes de tram, en préparant le projet de métro vers le nord, en encourageant les modes de transport alternatif, et en créant une zone de basse émission (C.Fremault-cdH).
Rudi Vervoort (PS) a souligné que près d’un ménage bruxellois sur deux se passait de voiture, mais qu’il restait toujours à régler l’épineux problème de la navette entrante.
Pour Bernard Clerfayt (DéFI), il faut développer le réseau de transports en commun qui structure la ville, notamment en l’étendant dans les quartiers mal desservis.
Les écologistes Alain Maron (Ecolo) et Elke Van Den Brandt (Groen), ont reconnu en partie le travail accompli, mais ils en veulent plus pour l’avenir afin d’accroître l’offre de transports en commun de surface et renforcer la sécurité routière.
Françoise Schepmans (MR) a souligné que la mobilité nécessitait une coopération entre les Régions. Selon elle, il y a un blocage pour la construction de parkings de dissuasion en Flandre – ce que la N-VA Cieltje Van Achter conteste -, et du sur place à Bruxelles où l’offre de transport en commun reste insuffisante notamment vers le sud. L’élue libérale a soutenu l’idée du remplacement, pour ceux qui le souhaitent, de la voiture de société par une prime au logement.
Plus en retrait, Claude Moniquet (Listes Destexhe) a affirmé que la ville et la voiture ne sont pas opposables. Il ne peut être question de supprimer la voiture de société, a-t-il dit.
Pour la PTB, Françoise De Smedt, il reste peu de temps pour agir pour le climat. Il faut des alternatives mais sociales, telles que le transports gratuit. Elle s’est dite opposée à une “écologie punitive du genre péage urbain”.
Pour Bernard Clerfayt (DéFI), il faut passer à une taxation au kilomètre intelligente, en concertation avec les deux autres Régions, en remplacement d’autres taxes.
Bianca Debaets (CD&V) a estimé quant à elle que la taxation kilométrique devait être organisée à l’échelle du pays.
Pour Céline Fremault (cdH), ce doit en tout cas être organisé à l’échelle métropolitaine, même si l’option première doit être de limiter les déplacements en encourageant le commerce de proximité et le télétravail.
Pour Guy Vanhengel (Open Vld), il importe de diminuer la pression intérieure et extérieure de l’auto, mais en proposant une offre de transport en commun performante, surtout celle du métro.
Belga