Sophie Wilmès : “Si le budget n’est pas voté, on ne pourra pas mener les investissements et recrutements prévus”

Sophie Wilmès (MR), ministre fédérale du Budget, a répondu aux questions de Jean-Jacques Deleeuw dans L’Interview, ce vendredi sur BX1.

Elle affirme notamment que la N-VA, qui était dans le gouvernement, devrait rester cohérente et voter le budget 2019 du gouvernement Michel II, qui pourrait être voté en séance plénière de la Chambre avant les fêtes de fin d’année. « Le budget 2019 a été voté et approuvé en commission, il y a une semaine. Donc il peut normalement passer en séance plénière. Si tout le monde est cohérent, vu que le budget n’a pas changé entre la commission et la plénière, celui-ci devrait approuver », explique-t-elle. « Si le budget n’est pas voté, on peut faire une loi de finance, pour reprendre le budget 2018 et permettre aux administrations de dépenser sur trois mois 3/12e de ce précédent budget. Mais tous les investissements et recrutements prévus dans le budget 2019 ne pourront pas être faits. Aucune nouvelle initiative ne pourra être prise ».

Sophie Wilmès s’interroge également sur les demandes de l’opposition quant au futur du gouvernement :« Jeudi, les motions déposées par l’opposition seront discutées. Mais si une motion de méfiance est votée, on devra aller vers les élections anticipées. Or, l’opposition ne veut pas être tenue responsable des élections anticipées. Car cela risque de mener à l’instabilité politique ». Elle refuse en tout cas l’idée de faire partie d’un gouvernement en affaires courantes : « Ce serait un gouvernement qui est démissionnaire, et qui ne peut pas porter de nouvelles initiatives. On ne dégage pas de moyens supplémentaires si on est en affaires courantes. L’État ne s’arrête pas de fonctionner mais il n’avance plus ».

« Encore faire plus pour le pouvoir d’achat »

L’élue libérale pousse donc l’idée de discussions avec l’ensemble des députés fédéraux sur chaque dossier, d’ici les élections fédérales de mai 2019. « Ce ne sera pas facile de discuter avec tous les partis, mais c’est souhaitable par rapport à une situation d’instabilité politique. Car on peut se retrouver avec les parlementaires sur des sujets d’importance, comme le pouvoir d’achat, la sécurité et le climat », confie-t-elle. « On ne peut passer son temps à dire qu’il faut mener une politique responsable puis savonner la planche sur laquelle le gouvernement doit marcher ».

Enfin, sur le pouvoir d’achat, la ministre confirme qu’il y a encore du travail pour convaincre les Belges : « Il faut toujours mieux expliquer et toujours faire plus pour augmenter le pouvoir d’achat. Grâce au tax shift, les plus bas salaires ont vu leur salaire augmenter jusqu’à 150 euros net. Nous nous focalisons sur les plus bas revenus. Cela ne veut pas dire que le problème est résolu, on a conscience de ces difficultés. On doit encore travailler mais cela ne veut pas dire non plus qu’on n’a rien fait », conclut-elle.

Retrouvez L’Interview du lundi au vendredi à 12h45 sur BX1.