Fin de la grève aux Petits Riens
La proposition de la direction de l’ASBL Les Petits Riens a été acceptée à l’unanimité mardi matin à l’issue d’une assemblée générale pour le secteur du tri et de la distribution. La grève initiée lundi au dépôt d’Anderlecht a donc été levée, a indiqué Marina Künzi, secrétaire permanente CNE. L’assemblée des employés et du personnel des boutiques a également validé à l’unanimité ce préaccord lors d’une seconde assemblée générale à 10h.
Les travailleurs de l’usine et de la distribution s’étaient mis en grève en réaction à l’annonce de la direction de ne payer qu’environ 50% de leur 13e mois, la partie variable de cette prime de fin d’année, qui dépend des résultats de l’association, ayant été supprimée. “On a investi dans ce grand centre de tri en 2015 pour changer d’échelle et on savait bien que les investissements allaient nous faire plonger quelques années”, a expliqué Odile Dayez, directrice de la communication pour Les Petits Riens. “On pensait rattraper le retard en 2018, mais on ne sera sûrement en positif qu’en 2019. En cause, ce sont les externalités comme le fait qu’on exporte une partie de ce qu’on collecte et ces exports ne nous ont pas fait gagner autant que prévu. On n’a donc pas remonté la pente aussi vite que prévu.”
Elle ajoute que les syndicats avaient été mis au courant dès le début de l’année 2018 des projections négatives en lien avec ce développement de l’entreprise. L’accord a notamment permis d’augmenter la part fixe du 13e mois à 75% et de 5% de plus en 2020. Les chèques-repas passent aussi de 7 à 8 euros. Quant aux conditions et à la charge de travail qui faisaient partie des revendications des travailleurs, la direction reviendra dans le mois vers les représentants syndicaux avec des propositions.
Des investissements trop lourds
“Ces investissements étaient prévus et donc il aurait été possible de prévoir le maintien de la prime et de ne pas répercuter les ouvertures de magasins et le coût du développement sur les travailleurs”, estime Marina Künzi. “Chaque année, on augmente les objectifs en termes de kilos de tri par année. Il y a quelques années, on était à 800 kg/personne et là on est à plus de 1,3 tonne. Les travailleurs ont fait leur part. Ils disent avoir des problèmes de dos, se tuer au boulot, aussi parce qu’ils sont contents de travailler aux Petits Riens avec cet objet social, mais ils veulent être respectés en tant que travailleurs. Ils ont des salaires bas et certains disaient que sans cette prime il n’y aurait pas de Noël chez eux cette année.”
Belga/crédit: Philippe François