Fatoumata Sidibé : “Les violences faites aux femmes ont un coût énorme pour la société”
Fatoumata Sidibé (DéFI), députée bruxelloise, a répondu aux questions de Jean-Jacques Deleeuw ce mercredi dans L’Interview.
La députée bruxelloise est revenue sur la récente manifestation pour la lutte contre les violences faites aux femmes, organisée samedi dernier en France et dimanche en Belgique, en même temps que le mouvement des Gilets jaunes. « Il faut entendre les gilets jaunes, notamment le malaise social qui en découle. Les femmes sont les premières souffrir des mesures d’austérité. Mais il n’y a pas de comparaison à faire entre les deux mouvements. La manifestation de dimanche dernier a été un vrai succès. On est en train de monter en puissance. Le temps des constats, c’est fini. Il est temps de mettre fin aux violences machistes », affirme-t-elle. « Il faut une priorité nationale pour lutter contre les violences faites aux femmes. Des mesures sont pour l’instant prises mais les violences ne baissent pas. (…) Il y a cette année 33 cas de féminicide dans la presse, mais on n’a pas de statistiques complètes ».
Fatoumata Sidibé demande notamment de « mieux protéger les victimes », et « mieux prendre en compte leurs plaintes à la police ». Elle souhaiterait notamment la mise en place d’un numéro de téléphone permettant aux victimes de se confier et d’être mieux protégées, comme cela se fait déjà en France. « Il y a une demande d’actions concrètes aujourd’hui. Car ces violences ont un coût énorme pour la société. Les femmes victimes de ces violences ont des vies quasiment détruites… », estime-t-elle.
« Emmanuelle Praet ? On peut s’interroger »
La députée bruxelloise est également revenue sur le départ d’Emmanuelle Praet de RTL-TVi en raison de ses propos sur le plateau de C’est tous les jours dimanche. « Emmanuelle Praet est une chroniqueuse acerbe. Je pense qu’on peut s’interroger par rapport au traitement qu’elle a reçu. Je me demande si elle aurait été traitée différemment si elle avait été un homme. Emmanuelle Praet est une chroniqueuse, et non journaliste, donc elle peut avoir des points de vue », affirme Fatoumata Sidibé.
Elle a enfin évoqué les journées du Burundi, organisées cette semaine au Sénat et au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces journées permettent notamment d’offrir un espace de rencontres et de réflexions entre Burundais de la société civile, vivants au Burundi ou en exil. « C’est un dialogue avec les Burundais, qui a été lancé notamment par le collectif des femmes burundaises pour la paix et la démocratie, qui a permis l’organisation de ces journées. Le Burundi est traversé par des conflits violents, qui font que 400.000 Burundais vivent aujourd’hui hors du pays. Les femmes se sont donc mobilisées pour lancer un message de paix dans le monde entier », explique Fatoumata Sidibé.
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