Plus d’étudiantes dans les filières scientifiques et techniques: un enjeu pour Bruxelles
Avec 108.000 étudiants dans l’enseignement supérieur, Bruxelles reste la ville la plus estudiantine du pays. En comparaison avec la Belgique, davantage de femmes y entament des études supérieures, ressort-il d’une étude de l’Institut bruxellois de statistique et d’analyse (IBSA). Mais dans la capitale comme ailleurs, les formations en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) attirent trop peu et les femmes y sont sous-représentées.
En 2016, 48,9% de la population active à Bruxelles étaient des titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, soit plus qu’en Flandre (42,1%) et qu’en Wallonie (39,9%) et plus aussi que la moyenne européenne de 32,6%.
Globalement, l’enseignement supérieur en Belgique compte plus de femmes que d’hommes, puisqu’elles représentaient 58% des étudiants de l’enseignement supérieur non universitaire et 53% des étudiants universitaires lors de l’année 2015-2016.
Cette même année, en Région bruxelloise, l’enseignement supérieur non universitaire comptait 59% d’étudiantes contre 55% pour le type universitaire. “Les femmes constituent 60% des étudiants en sciences humaines et sociales en Région bruxelloise“, souligne Cédric Verstraete d’Innoviris, qui a effectué l’étude avec sa collège de l’IBSA, Morgane Van Laethem.
“Dans le secteur des sciences de la santé, les femmes représentent respectivement 76% et 60% des étudiants des hautes écoles et des universités en 2015-2016. Dans le domaine des sciences et techniques (STEM), les femmes sont par contre largement sous-représentées.” La Belgique est même de ce point de vue l’un des plus mauvais élèves de l’OCDE, ajoute-t-il.
Toutes orientations STEM confondues, souligne l’étude, un étudiant sur cinq à Bruxelles est une femme dans les hautes écoles et elles sont 35% à l’université. “Cependant, nous constatons que certaines orientations STEM ont tout de même du succès auprès des étudiantes. Pour la formation ingénieur civil-architecte, la proportion est de près de 50-50. Il y a aussi un équilibre parmi les biologistes et on compte même une majorité de femmes en sciences et gestion lacustre et maritime (59%) et en sciences et gestion du tourisme (78%)“, poursuit Cédric Verstraete.
La sur-représentation des hommes est la plus marquée dans les formations en sciences informatiques, puisque les femmes n’y sont que 8% en Région bruxelloise.
“C’est un chiffre dramatique, parce que Bruxelles occupe une position de leader dans le secteur numérique et il y a tout un groupe d’informaticiennes potentielles qui n’envisagent même pas ces études. Cependant, il ressort des données que les femmes qui choisissent une orientation STEM avec une forte composante mathématique obtiennent un meilleur taux de réussite que leurs collègues masculins. Une étude internationale montre aussi que ce ne sont pas les compétences mais bien des facteurs culturels et sociaux qui sont déterminants. Ceux-ci influencent en effet la confiance en soi des hommes et des femmes pour certains types d’études. Un ‘cerveau STEM’ typiquement masculin est donc bien un mythe.“
Belga