Mécontentement du personnel de Bozar, l’institution promet une réunion début juin
Le personnel du Palais des Beaux-Arts (Bozar), institution culturelle bruxelloise qui dépend du fédéral, a émis une “motion de défiance” à l’encontre du CEO et directeur artistique Paul Dujardin et du directeur des opérations Albert Wastiaux. L’information, évoquée jeudi par le média Bruzz, est confirmée par la permanente syndicale SLFP Marie-Isabelle Joris, qui précise que fatigue et colère règnent depuis plusieurs années parmi le personnel.
La motion, rédigée en front commun syndical, a été soutenue par le personnel lors d’une assemblée datant de mercredi dernier (le 16 mai), précise-t-elle. De son côté, Bozar a communiqué via son service de presse qu’une “rencontre est prévue entre Etienne Davignon, président du CA et de la commission paritaire, et les représentants du personnel dans la semaine du 4 juin“. “Jusque-là et afin de ne pas entraver la sérénité des discussions entre le personnel, la direction et le conseil d’administration, aucune partie ne souhaite faire de commentaires“, ajoute le Palais des Beaux-Arts.
Le mécontentement des travailleurs de Bozar provient d’un “manque de respect” pour le personnel, explique Marie-Isabelle Joris, qui parle d’une charge de travail bien trop lourde, entre autres due à une gestion irréaliste et capricieuse du trio formé par le CEO, le COO et le directeur RH (Ignace De Breuck) (“Le management n’a plus rien à dire“, ajoute-t-elle). Le licenciement récent d’une personne du service de communication, qui travaillait pour Bozar depuis plus de 15 ans, semble avoir été la goutte qui a fait déborder le vase, selon ses explications. Ce licenciement serait vécu dans l’incompréhension, au sein du service en question, qui appréciait le travail de cet employé expérimenté.
Paul Dujardin, directeur artistique, montré du doigt
En ce qui concerne la charge de travail, “nous recevons, par mois, les chiffres du nombre de travailleurs qui ont parfois presté plus de 11 heures par jour, ou plus de 50h par semaine. A chaque fois, il y en a énormément“, indique Marie-Isabelle Joris. Selon celle-ci, la colère gronde depuis bien longtemps parmi les travailleurs de tous les services. L’attitude du directeur artistique Paul Dujardin, qui est en train de prester son troisième mandat à la tête de l’institution, est particulièrement pointée du doigt. “Cela fait déjà deux mandats qu’on nous promet qu’il ne sera pas renouvelé“, une promesse finalement non tenue, dit-elle.
En 2013, un projet de loi était passé au fédéral, modifiant les statuts pour permettre à Paul Dujardin d’être prolongé à la tête de l’institution culturelle, au-delà des deux mandats qui étaient jusque là prévus comme maximum légal. Son troisième mandat, de 6 ans, a débuté en janvier 2014.
Le front commun syndical évoque déjà la possibilité d’un préavis de grève, “mais nous attendons quand même de voir ce qui ressort des discussions” qui semblent avoir été planifiées par la direction pour la semaine du 4 juin, précise Marie-Isabelle Joris.
Belga