Les “héros oubliés” de la Première Guerre commémorés à Bruxelles
Une plaque commémorative a été déposée mercredi sur la tombe d’un soldat mort au combat lors de la Première Guerre mondiale, enterré au cimetière de la Ville de Bruxelles.
La remise de cette plaque, en présence du Roi, marque le lancement du projet “Nos héros oubliés” du War Heritage Institute (WHI), qui vise à commémorer les quelque 9.000 soldats rapatriés après la Grande Guerre dans leur ancienne commune à la demande des familles.
Quelque 41.000 soldats belges sont morts au combat lors de la Première Guerre mondiale. Environ 26.000 d’entre eux sont enterrés dans des cimetières ou pelouses d’honneur militaires en Belgique, en France, en Grande-Bretagne ou encore aux Pays-Bas, indique Franky Bostyn, directeur général adjoint ad interim du WHI. Quelque 9.000 soldats ont été enterrés dans des tombes individuelles familiales ou des pelouses d’honneur communales, à la demande des familles. Ces tombes “civiles” ne disposent pas de statut protégé. En conséquence, 100 ans plus tard, 3.000 d’entre elles ont disparu. Dans le cadre des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, le War Heritage Institute a dès lors lancé son projet “Nos héros oubliés”, pour identifier, marquer et se souvenir des 6.000 tombes restantes. Des plaques commémoratives ont ainsi été élaborées et la première d’entre elles a été déposée mercredi au cimetière de la Ville de Bruxelles, au rond-point des Alliés, par le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close, en présence du roi Philippe, du ministre de la Défense Steven Vandeput, du général Marc Compernol, chef de la défense, et de Michel Jaupart, directeur général ad interim du WHI. Les élèves des écoles primaires bruxelloises Adolphe Max, du Canal et de Kakelbont étaient également présents, affublés d’un coquelicot, symbole de la Grande Guerre. “Cette expression de reconnaissance fait partie du travail de mémoire essentiel pour la société“, a estimé le roi Philippe.
“Chaque soldat a participé à ce que nous sommes” devenus, a souligné le Roi. “Ces soldats sont morts pour la patrie, pour le futur et donc pour chacun d’entre nous. (…) Il est important de raconter l’histoire avec un grand ‘H’ mais aussi celle de simples soldats tombés dans l’anonymat“, a-t-il poursuivi. Des couronnes de fleurs ont été déposées par le Roi – suivie par une minute de silence -, MM. Vandeput et Compernol au nom de la Défense, M. Close au nom de la Ville de Bruxelles, M. Jaupart au nom du WHI, M. Léon De Turck, président national de la Fédération nationale des combattants de Belgique et par Mme Vandecam, institutrice à l’école Adolphe Max, au nom des écoles bruxelloises. La cérémonie s’est clôturée au son de la Brabançonne, jouée par la musique royale de la Marine belge.
Les plaques, aux couleurs de la Belgique et sur lesquelles est inscrit “14-18 Pro Patria”, sont offertes aux communes, invitées à les apposer sur toutes les tombes civiles de soldats morts au combat. Une plaque murale est également à disposition pour être placardée à l’entrée du cimetière. Au cimetière de Bruxelles, 14 tombes sont ainsi marquées, en souvenir de “toute une génération sacrifiée”, a souligné Philippe Close. “Le projet du WHI est nécessaire.” Autrement, nous serions contraints à l’oubli de cette période de l’histoire et à la revivre, a-t-il averti. Durant le mois de mai, toutes les provinces de Belgique tiendront une cérémonie semblable, en présence de leur gouverneur, et apposeront une plaque dans un cimetière communal. La dernière plaquette sera placée par le Roi le 11 novembre prochain, sur la tombe du soldat inconnu. Afin de se souvenir de ces “héros oubliés”, les Belges sont également invités à participer en parrainant un soldat décédé, “par exemple en menant une recherche sur la vie du soldat sélectionné ou en plaçant des fleurs sur sa tombe”. Ils pourront ensuite enregistrer leur réalisation sur le site www.wardeadregister.be.
Belga





