Mobilisation contre la “commercialisation de la santé” à Bruxelles
Des dizaines de personnes, représentant les syndicats chrétien et socialiste, Médecins du Monde ou encore le réseau Action Santé & Solidarité, se sont réunies vendredi matin place du Luxembourg, en face du Parlement européen à Bruxelles. Toutes sont venues dénoncer la “commercialisation croissante de la santé” à la veille de la Journée mondiale de la Santé, qui marquera le lancement d’une année européenne d’action pour une santé non-commerciale pour tous.
L’année d’action se conclura donc peu avant les élections européennes de mai 2019. Des élections “aux enjeux majeurs“, a rappelé le permanent national de la CNE Yves Hellendorff. En effet, les réseaux impliqués dénoncent les désinvestissements dans la santé et la protection sociale induits par la politique d’austérité imposée par l’Union européenne aux Etats-membres. “La santé doit passer avant le profit“, clament-ils.
En ligne de mire: les entreprises pharmaceutiques. “Elles sont parmi les plus riches et les plus puissantes au monde“, dénonce Julie Maenaut d’Action Santé Solidarité, affirmant que leur chiffre d’affaires s’est élevé à 1.105 milliards de dollars en 2016 pour une marge bénéficiaire de 20%. Mais c’est surtout la surreprésentation de celles-ci auprès des institutions européennes qui dérange. “L’industrie pharmaceutique est défendue par 176 lobbyistes à Bruxelles contre seulement 48 pour la société civile.”
Pour les mutualités socialistes Solidaris, l’Europe doit réagir car on se trouve devant un “manquement démocratique sans précédent“. “Personne n’a accès aux coûts exorbitants des firmes pharmaceutiques“, des accords secrets étant passés directement entre elles et les gouvernements des Etats-membres. Des pistes sont pourtant envisageables: notamment une mutualisation de la recherche ou encore la mise en place du modèle Kiwi, soit un appel d’offres public organisé par l’Etat pour les médicaments. Rien que pour les 100 médicaments les plus prescrits en Belgique, cela pourrait représenter une économie de 600 millions d’euros, estiment les militants. Des actions similaires ont lieu, ou auront lieu, dans d’autres grandes villes européennes notamment à Madrid, Paris ou encore Naples.
Belga