Soudan : les “raccourcis” de Charles Michel ne convainquent pas la Ligue des Droits de l’Homme
Le message publié mardi par le Premier ministre Charles Michel pour défendre sa politique migratoire n’a pas convaincu la Ligue des Droits de l’Homme (LDH). Celle-ci dénonce mercredi, via Facebook également, une communication qui “n’apporte pas les réponses indispensables et contient de nombreux raccourcis”.
La “politique migratoire humaine et ferme” avancée par le Premier ministre n’est qu’un “slogan destiné à rassurer les citoyens”, écrit Me Alexis Deswaef, président de la LDH, dans un long message. Pour l’avocat, “s’il n’y a pas de deuxième Calais à Bruxelles”, c’est grâce aux “milliers de citoyens qui hébergent les migrants” et non “le fruit de l’action coordonnée et résolue du gouvernement” comme l’affirme M. Michel.
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Au sujet des Soudanais, le président de la LDH répète que l’invitation d’une “mission d’identification soudanaise, composée de trois fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, à savoir le cœur même de l’appareil répressif soudanais, était une faute grave”. Me Deswaef pointe également le non-respect par le secrétaire d’État à l’Asile de la note du Commissariat général aux réfugiés et apatrides du 24 octobre quant au risque de torture encouru par les Soudanais en cas de rapatriement. Il déplore que Charles Michel, dans sa publication, “minimise l’importance” de cette note.
L’avocat s’étonne enfin de l’absence de réponse du chef du gouvernement sur l’attitude du secrétaire d’État Francken et du ministre Jambon : “Théo Francken vous a menti à propos de la programmation du rapatriement d’un Soudanais en janvier alors que vous aviez décrété l’arrêt immédiat de tout rapatriement vers le Soudan. Jan Jambon a menti au Parlement en affirmant qu’il n’y avait jamais eu de quotas d’arrestations de migrants au Parc Maximilien en septembre dernier, alors que le procès-verbal de police du 4 septembre démontre le contraire.” “Il n’y a pas si longtemps de ça, les ministres démissionnaient pour cela”, conclut le président de la LDH.
Avec Belga – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck