Le home du CPAS de Schaerbeek La Cerisaie envisage de licencier plusieurs infirmières
La maison de repos La Cerisaie, située à côté de l’hôpital Paul Brien et gérée par le CPAS de Schaerbeek, envisage le licenciement de plusieurs infirmières pour diverses raisons disciplinaires. La présidente du CPAS de Schaerbeek Sophie Querton l’assure toutefois : “L’objectif n’est pas de réduire le personnel”.
La nouvelle a été accueillie froidement par le personnel de la maison de repos La Cerisaie. Après le licenciement de deux personnes en juin, huit infirmières et aides-soignantes sont passées ce mercredi devant le bureau permanent du CPAS de Schaerbeek pour une audition disciplinaire. Plusieurs d’entre elles risquent d’être licenciées, rapportait ce mercredi La Capitale. “Le vote concernant leur dossier s’est déroulé ce vendredi midi. Nous avons entendu toutes les membres du personnel mercredi et nous avons attendu avant de voter, pour ne pas faire cela dans la précipitation. Nous devions être sûrs de nos décisions”, nous explique Sophie Querton, présidente du CPAS de Schaerbeek. “Les membres du personnel seront informées de ce vote, une à une”.
“Le respect des travailleurs et le respect des résidents”
Les deux premiers licenciements et ces auditions interrogent notamment la section schaerbeekoise du PTB. “Ça fait partie d’un plan général pour remettre de l’ordre. Ils estiment qu’un certain nombre de personnes n’acceptent pas le nouveau management”, affirme Christine Gehenot, conseillère CPAS à Schaerbeek, dans La Capitale. “Ces décisions peuvent questionner, on le comprend. Mais nos actions sont guidées par l’intérêt général. Nous avons deux objectifs : le respect des travailleurs et le respect des résidents”, indique Sophie Querton. “Si licenciement il y a, les personnes concernées seront remplacées. L’objectif n’est pas de réduire le personnel, comme certains le disent. Nous avons des normes très strictes à respecter pour conserver notre agrément auprès d’Iriscare (NDLR : l’organisme public bruxellois de protection sociale). Et si on perd notre agrément, on risque tout simplement de fermer la maison de repos et de mettre à la porte une centaine de travailleurs et de résidents. Notre objectif est que nous puissions offrir le meilleur accompagnement possible aux résidents et aux travailleurs”.
Une écriture de “négrichon”
Une lettre ouverte indique toutefois des problèmes graves au sein du personnel. “La directrice avait traité l’écriture d’une des collègues africaines d’écriture de “nègre”. À part du racisme et de la négrophobie, on ne sait pas comment qualifier ces propos et attitudes”, explique cette lettre anonyme. “Je confirme : cela a eu lieu en 2019. La directrice, elle-même d’origine africaine, avait traité l’écriture d’une travailleuse de “négrichon”. Elle s’en est excusée dans la minute, et nous avions directement réuni le bureau permanent pour évoquer cela”, explique la présidente du CPAS schaerbeekois. “Nous avons confirmé que ce n’était pas une façon de parler aux gens, que le racisme n’avait pas sa place dans cette institution. Sa langue a fourché, c’est regrettable. Mais la directrice garde notre confiance toute entière, nous la soutenons pour son travail”, ajoute-t-elle.
Certaines membres du personnel indiquent toutefois un management “difficile” et se plaignent d’une directrice qui sèmerait “la terreur” dans les couloirs de La Cerisaie. “Tous les travailleurs doivent être dociles, au pas sans esprit critique bien évidement constructive. C’est la politique de « tais-toi, travaille et surtout soumets-toi » tel est le sentiment de tous les agents”, ajoute la lettre anonyme. Selon Sophie Querton, le problème émane d’un passé compliqué pour la maison de repos : “Les problèmes de management durent depuis 20 ans dans cet établissement. La directrice impose de nouvelles exigences, et cette nouvelle dynamique gêne certains travailleurs”.
“Tentative de déstabilisation”
Elle juge cette lettre anonyme “regrettable” et déplore “ce climat non-serein” autour du home. “Il y a une tentative de déstabilisation par rapport à l’action de la directrice”, estime Sophie Querton. “J’espère évidemment que nous ne connaitrons pas de nouvelle vague de licenciements avant bien longtemps. Notre objectif est que le personnel travaille dans de bonnes conditions”, ajoute-t-elle.
La présidente du CPAS schaerbeekois confirme que la gestion de la pandémie de coronavirus a été lourde pour les deux maisons de repos gérés par le CPAS de Schaerbeek. “Les membres du personnel ont énormément travaillé durant cette période, nous le savons. À la maison de repos Albert De Latour, nous avons connu beaucoup de cas et de décès (17), car les résidents étaient plus valides, moins confinés au début de l’épidémie. Quelques agents propagateurs ont fait que nous avons connu cette situation difficile”, explique Sophie Querton. “À La Cerisaie, cela fut moins le cas, nous avons connu très peu de cas, parce que les résidents y sont moins valides, et sont plus vite restés dans leur chambre. Mais nous sommes prêts pour la seconde vague”.
Gr.I. – Photo : illustration Belga