Voici les Bruxellois du gouvernement De Croo

Une fois n’est pas coutume, les Bruxellois sont plutôt bien représentés au sein du nouveau gouvernement fédéral. Sans surprise, les nouveaux ministres ou secrétaire d’Etat issus de la Région ou de sa périphérie, sont des valeurs sûres ou des étoiles montantes des partis qui les ont choisies. Portraits.

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Karine Lalieux (56 ans), la bosseuse

Députée fédérale depuis 1999, ancienne échevine à la Ville de Bruxelles et actuelle présidente du CPAS de la Ville, Karine Lalieux (PS) décroche le portefeuille de ministre des Pensions, de l’Intégration sociale, de la Lutte contre la pauvreté, des Personnes handicapées et de Beliris. Des matières chères au Parti Socialiste et pour laquelle Karine Lalieux possède l’expertise nécessaire nous confie ses collègues. “Ces compétences me permettront de poursuivre et de renforcer mon engagement auprès  de tous les citoyens du Royaume et notamment des plus fragilisés”, précise-t-elle sur les réseaux sociaux. Originaire d’Anderlecht, criminologue et maître de conférence à l’ULB, Karine Lalieux s’est beaucoup investie dans des dossiers comme le service universel bancaire, l’accès au logement, l’observatoire des prix ou plus récemment sur le choix du nom de famille. On se souvient qu’elle a aussi présidé la commission spéciale sur les abus sexuels au sein de l’Eglise. Son nom a régulièrement été cité au fil des législatures comme candidate  à un poste de ministre ou de secrétaire d’Etat. Mais cette fois, ça y est ! Au Parti Socialiste, on la décrit aussi comme une “bosseuse acharnée”, qui a son franc-parlé et du caractère. Un atout, ajoute-t-on, dans un gouvernement à sept partis.

Zakia Khattabi (44 ans), la déterminée

Après la vague verte aux communales, après avoir installé les majorités régionales, l’occasion pour moi, contre toute attente,  de prendre ma part du boulot au fédéral.” Extrait du post de Zakia Khattabi (Ecolo), ce matin, sur son profil Facebook. Contre toute attente , dit l’Ixelloise, la voilà désormais ministre.Une revanche sans doute après sa non nomination à la Cour constitutionnelle et un choix qui fait peut-être grincer certaines dents au sein de sa propre formation. Qu’à cela ne tienne, l’ancienne co-présidente des Ecolos, se réjouit du portefeuille obtenu. Elle devient ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable. Des matières importantes obtenues par Ecolo au sein de ce nouveau gouvernement que l’ancienne députée, forte de son expérience, compte bien prendre à bras le corps. Licenciée en travail social de l’ULB, et après un parcours dans l’associatif, l’écologiste est passée, depuis 2009, par l’hémicycle du Parlement bruxellois, de la Chambre, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et du Sénat. Celle qui a aussi été conseillère communale à Ixelles continue à mener sa barque. Nul doute qu’elle poursuivra ses combats avec la même énergie, peut-être devra-t-elle, dans un gouvernement aussi large, mettre parfois un peu d’eau dans son vin.

Tinne Van der Straeten (42 ans), la “Madame énergie”

Moins médiatisée, peut-être, Tinne Van der Straeten (Groen) devient ministre de l’Energie. Un dossier de prédilection pour cette juriste qui a récolté pas moins de 10.938 voix de préférence aux dernières élections, soit le second meilleur score sur la liste Ecolo-Groen à Bruxelles. Ancienne échevine de la Mobilité et des Travaux publics à Koekelberg, toujours conseillère communal jusqu’à hier, Tinne Van der Straeten a contribué à ce que la commune du nord de Bruxelles déclare l’urgence climatique en mai 2019. Une première pour une commune belge. Tinne Van der Straeten prône le maintien d’une sortie du nucléaire et le développement des énergies renouvelables. “La voie est libre pour des investissements dans l’énergie renouvelable, la création de milliers nouveaux emplois et des factures d’énergie abordables”, écrit-elle aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Autre cheval de bataille : la politique migratoire de notre pays, jugée inhumaine par l’ancienne Vice-Présidente des Verts flamands.

Sophie Wilmès (45 ans), la diplomate

On ne présente plus Sophie Wilmès (MR). La Première ministre sortante a assuré l’intérim, depuis les dernières élections, à la tête d’un gouvernement en affaires courantes. Avec la crise du coronavirus, dix partis lui accorderont les pouvoirs spéciaux. Son ton posé a séduit bon nombre de Belges, alors en plein confinement, jouant sur sa popularité. Passée au niveau local par Uccle puis Rhode-Saint-Genèse, ainsi qu’au Conseil provincial du Brabant flamand, Sophie Wilmès a notamment travaillé pour la Commission européenne, dans la gestion financière de programmes de coopération avec l’Asie. Première suppléante sur la liste MR aux élections de 2014, elle entre à la chambre. Elle remplacera ensuite le ministre du Budget Hervé Jamar au sein du gouvernement Michel. Après un passage au 16 rue de la Loi, Sophie Wilmès devient aujourd’hui ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes, du Commerce extérieur et des Institutions biculturelles. Elle devient également la première cheffe de la Diplomatie belge, l’un des postes régaliens de l’exécutif.

Sammy Mahdy (32 ans), le “Barack Obama de l’Aldi”

Jusqu’il y a peu inconnu du grand public côté francophone, Sammy Mahdy (CD&V) jeune trentenaire, président des jeunes CD&V, s’est fait connaître lors des élections à la présidence de son parti. Et le plus jeunes des 7 candidats en lice s’est incliné de peu (46,8%) face à Joachim Coens. Bruxellois, aujourd’hui installé à Vilvorde, où il est conseiller communal, Sammy Mahdy, dont le père a fui l’Irak, est entré en politique en 2014, lorsqu’il a rejoint, en tant que collaborateur, le Parlement flamand. Élu à la tête des jeunes de son parti en 2017, il rejoint le chambre en mars dernier en reprenant le siège de Koen Geens en tant que premier suppléant. Sammy Mahdy devient aujourd’hui secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration. Un poste important pour cette étoile montante du CD&V. Le parti mise avec lui sur la jeunesse.

Très présent dans les médias flamands et sur les réseaux sociaux (il se présente sur Twitter comme le “Barack Obama de l’Aldi”), Sammy Mahdi a commenté sa nomination ce matin sur Facebook : “Avanti ! Pour une politique d’asile et de migration ferme et humaine.(Valérie Leclercq avec Belga)

■ Reportage de Marine Guiet, Yannick Vangansbeek et Lola Depaepe