Parc Maximilien : des Soudanais renvoyés auraient été maltraités à leur arrivée

Plusieurs Soudanais qui ont été renvoyés ces derniers mois depuis la Belgique témoignent des maltraitances et de l’enfermement dont ils ont été victimes à leur arrivée au Soudan, rapporte Het Laatste Nieuws mercredi. Tous avaient rencontré précédemment l’équipe d’identification invitée par le secrétaire d’État à l’Asie et à la Migration, Theo Francken.

Theo Francken avait demandé l’aide du Soudan pour identifier les migrants d’origine soudanaise au Parc Maximilien. Cette mission d’identification avait d’ailleurs été fortement controversée. Il ressort de témoignages que l’Institut Tahrir pour la politique au Moyen-Orient (Tahrir Institute for Middle East Policy) a pu récolter des informations selon lesquelles plusieurs Soudanais entendus par l’équipe d’identification à Bruxelles ont été immédiatement enfermés et maltraités à leur retour.

“C’est ce contre quoi nous avions mis en garde il y a quelques mois”, commente Koert Debeuf de l’Institut, qui garde contact avec les Soudanais expulsés. “Nous voulions savoir comment ils allaient et s’ils étaient en sécurité. Ce n’est pas le cas. Ils craignent vraiment pour leur vie.”

Pour les Verts, Theo Francken “a franchi la ligne rouge”

Un représentant qui ne parlait pas le dialecte soudanais

Plusieurs témoignages indiquent que lors des auditions à Bruxelles, aucun Belge n’était présent, ce que conteste l’Office des étrangers. Ce dernier concède toutefois que le représentant présent ne parlait pas arabe, et encore moins le dialecte soudanais. Des menaces de la part de l’équipe d’identification ont ainsi pu passer inaperçues.

Theo Francken soutient ses services, mais ajoute que la torture ne peut être tolérée en aucun cas. Le secrétaire d’État analyse avec les Affaires étrangères la possibilité d’une visite diplomatique au Soudan.

Avec Belga – Photo : Belga

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20 décembre 2017 - 09h37
Modifié le 20 décembre 2017 - 12h06