Les juges de la jeunesse confirment : tous les mineurs sont relâchés par défaut depuis ce lundi matin
Les juges de la jeunesse du tribunal francophone de Bruxelles ont confirmé les menaces annoncées dans un courrier adressé au ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) la semaine dernière : tous les mineurs délinquants déférés depuis ce lundi matin sont relâchés par défaut et ne sont plus mis en détention.
La menace était claire : “À défaut de renfort immédiat de personnel, nous serons contraints, dès le 29 juin, de prioriser la prise en charge des mineurs en danger, sans plus pouvoir assumer celle des mineurs délinquants qui nous seraient déférés“, avaient annoncés les juges de la jeunesse du tribunal francophone de Bruxelles dans un courrier adressé mardi dernier au ministre de la Justice Koen Geens. Les juges déplorent en effet un manque de greffiers depuis plusieurs années et actuellement, ce manque se fait criant : il n’y a que neuf greffiers disponibles pour les juges de la jeunesse, contre quatorze en temps normal.
► Notre reportage sur les actions menées par les juges de la jeunesse.
Des arrêts de travail de 59 minutes ont été menés tous les jours, la semaine dernière, pour faire entendre leurs revendications. Et depuis ce lundi, les juges de la jeunesse francophones ont mis en œuvre ce qu’ils avaient annoncé : aucun mineur déféré devant le tribunal depuis ce lundi matin n’est mis en détention. “Nous ne pouvons nous occuper de leur cas et ils sont donc relâchés par défaut”, nous confirme Michèle Meganck. “Tant que nous n’avons pas d’engagement de greffiers confirmé, la situation va persister”, annonce-t-elle encore.
Le ministre de la Justice avait affirmé devant la Chambre, jeudi, que le dossier avance et que les recrutements se poursuivent “lentement” : “55 recrutements sont toujours en cours pour le tribunal francophone, dont un grand nombre de greffiers”, disait-il alors.
Gr.I. avec Thomas Dufrane – Photo : capture BX1