La vaccination à grande échelle débute mardi : comment cela va-t-il se passer ?

Cette semaine débute la vaccination à grande échelle dans les maisons de repos du pays.

Fin décembre, 700 personnes ont été vaccinées dans les maisons de repos du pays. Mais cette phase-test fait figure de galop d’essai face à celle qui débute ce mardi : 87.000 doses du vaccin seront délivrées chaque semaine dans le pays. Et cela débutera, demain, dans une cinquantaine de maisons de repos bruxelloises.

Au niveau bruxellois, tout est prêt“, confirme ce lundi Sven Heyndrickx, porte-parole de l’organisme bruxellois de protection sociale, Iriscare, “nous avons 138 maisons de repos à vacciner à Bruxelles : il y a du boulot“. “54 maisons de repos seront vaccinées cette semaine, une soixantaine la semaine prochaine, et alors le restant des 137 maisons de repos bicommunautaires à Bruxelles seront vaccinées la semaine du 18 janvier“, ajoute Inge Neven, responsable du service d’hygiène bruxellois.

Le processus de vaccination

Du côté des maisons de repos

Avant toute chose, “on informe bien les résidents et leurs familles“, indique Inge Neven, “et si les gens ne peuvent plus donner leur consentement oralement, on demande à la famille. Le consentement peut aussi être noté sur papier, mais ce n’est pas une obligation“.

>>Voir notre reportage :Comment les maisons de repos se préparent ?

Concrètement, “on a demandé à chaque maison de repos, chaque médecin-coordinateur de fournir une liste de tous les gens qui veulent être vaccinés, une semaine à l’avance, puisque la vaccination est sur base volontaire“, explique Sven Heyndrickx.

Iriscare reçoit ensuite la liste, envoyée par chaque maison de repos. “Sur base de cette liste, on peut commander des vaccins dans les hôpitaux“, explique le porte-parole d’Iriscare. “Le jour-même de la vaccination, ou la veille, la vaccin arrive dans les maisons de repos, et la vaccination peut avoir lieu, menée par un médecin ou un infirmier qui va donner le vaccin aux résidents qui se sont inscrits sur la liste“, indique-t-il.

Après la première vaccination, “on conserve la deuxième dose pour les résidents dans les frigos des hôpitaux-hub, pour qu’on puisse donner cette seconde dose après trois semaines“, ajoute Inge Neven.

Du côté des hôpitaux-hub

Quant aux hôpitaux-hub, qui centralisent les doses, comme les Cliniques Universitaires Saint-Luc, par exemple, “nos six hôpitaux-hub à Bruxelles seront livrés aujourd’hui, demain ou encore mercredi par Pfizer. Ils vont recevoir environ 13.000 vaccins. Avec cela, on pourra vacciner environ 6.500 personnes. C’est la première livraison que l’on va avoir“, indique Inge Neven, directrice du service d’hygiène de la Région bruxelloise, “On aura une autre livraison la semaine prochaine, et encore plus ou moins les mêmes quantités les semaines suivantes“.

Les hubs reçoivent les vaccins à -80°C, et ils commencent à faire la décongélation sur une journée (cela prend environ 3 heures) pour mettre cela à une température de 2°C. Et ils forment des petits paquets pour chaque maison de repos. Une fois que cela a été fait, un transporteur vient chercher les paquets dans les hôpitaux, et va les livrer dans les maisons de repos. Cela va se faire mardi, mercredi et jeudi“. Le vaccin doit alors être conservé dans un frigo entre 2 et 8°C, continuellement surveiller. Les maisons de repos ont alors 4-5 jours pour effectuer la vaccination, après dilution des vaccins pour en faire des doses individuelles. La vaccination a lieu dans les chambres, “pour le confort des résidents“, explique Inge Neven.

Après vaccination des résidents des maisons de repos, “on va continuer avec le personnel des maisons de repos, puis des hôpitaux et des collectivités résidentielles (psychiatrie, handicap, etc), et ensuite la première ligne (dentistes, généralistes, kinés, etc)“.

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Une flexibilité possible du calendrier

Une cinquantaine de maisons de repos recevront, à Bruxelles, le vaccin, cette semaine. Pour pouvoir le recevoir, elles doivent néanmoins, au moment de la réception, répondre à des conditions strictes. Ainsi, “on a fait un planning pour vacciner toutes les maisons de repos bruxelloises, mais il y a des conditions qui peuvent changer ces plannings : le plus important, c’est qu’on ne peut pas faire de vaccination dans une maison de repos où il y a plusieurs cas positifs durant les derniers 15 jours. Si jamais, dans une maison de repos qui est sur le planning pour cette semaine ou la semaine prochaine, il y a un nouveau cluster de cas positifs, on va devoir adapter le planning“, indique Sven Heyndrickx.

Le calendrier pourra être flexible en fonction des livraisons de vaccins, indique Inge Neven. “Si, un jour, Pfizer nous indique avoir beaucoup plus de vaccins à disposition, ou quand celui de Moderna va être approuvé et livré, on sera prêts à s’adapter“.

Un taux d’adhésion élevé à Bruxelles : 92% !

Le taux d’adhésion, parmi les pensionnaires des maisons de repos à Bruxelles, est estimé à environ 92%, nous rapporte Inge Neven. “Pour la première vague de cette semaine, on a plus de 4.000 vaccins, cela représente 92% des résidents potentiels qui pourraient être vaccinés“.

Néanmoins, ce chiffre pourrait être revu à la baisse, explique Inge Neven, “car certaines maisons de repos n’ont pas pu faire le tour de tous leurs résidents, puisque le processus était hyper rapide avec des commandes mercredi dernier, et il se peut donc qu’à certains endroits, il y ait des gens qui soient malades, ou ne veulent pas se faire vacciner. Dans ce cas-là, le vaccin peut être utilisé pour le personnel“.

Ce taux d’adhésion se voyait déjà à la première maison de repos, où a eu lieu le test, explique le porte-parole d’Iriscare : “à Notre-Dame de Stockel, tout le monde avait accepté de se faire vacciner, sauf une seule personne qui avait refusé“.

Explications d’Arnaud Bruckner dans Toujours + d’Actu