Jette : près de 170 migrants squattent un bâtiment privé, aucune solution trouvée pour les reloger
Jusqu’à 170 squatteurs, des hommes de plusieurs nationalités, occupent actuellement un immeuble abandonné de la rue Honoré Longtin à Jette. Beaucoup sont des migrants en transit, d’autres des réfugiés ou demandeurs d’asile. Sept cas de Covid-19 ont déjà été diagnostiqués parmi les habitants. Le propriétaire des lieux, l’asbl Action Damien, souhaite vendre le bâtiment mais pour cela, il doit être libre d’occupation.
En raison du moratoire sur les expulsions pendant la crise, l’asbl, en tant que propriétaire de l’immeuble, n’a pas demandé au groupe de partir. Un accord avait même été trouvé pour que les quelques personnes à l’époque restent dans cette ancienne imprimerie jusqu’au 11 septembre. Un mois plus tard, le groupe est toujours là et le nombre de personnes ne cessent d’augmenter. “Je ne veux pas les mettre à la rue sans abri alternatif mais la situation nous a complètement dépassés”, explique Ludo Van den Kerckhove, directeur chez Action Damien, que nous avons joint par téléphone.
Plusieurs cas de covid on été détectés ces derniers jours. Tous sont considérés aujourd’hui comme cas contacts au vu des conditions sanitaires à l’intérieur du bâtiment.
► A Berchem-Sainte-Agathe, c’est une quarantaine de familles qui a trouvé refuge dans une ancienne maison de repos de l’avenue Gisseleire Versé. (Voir ici l’article !)
Le bâtiment jettois a été vendu au début de cette année. Il y a un acheteur mais l’acte n’est pas encore signé. “En attendant, nous restons donc responsables”. Il y a deux semaines, Ludo Van den Kerckhove a contacté la commune.
Après deux réunions entre les acteurs de terrain, le propriétaire et la commune, aucune solution n’est été trouvée pour reloger ces 170 hommes. Le propriétaire se sent maintenant dos au mur et pour cause, l’assurance ne couvrira bientôt plus l’occupation. “Je n’ai pas d’autre choix que de soumettre une demande d’expulsion car imaginez qu’un accident se produise”, nous dit-il avant de poursuivre: “D’un autre côté, nous restons une ONG humanitaire”.
Face au manque criant de structures d’hébergement à Bruxelles, plusieurs associations dont Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde, le CIRÉ, la Plateforme Citoyenne BxlRefugees et SOS Jeunes tirent la sonnette d’alarme. Une réunion avec et entre les différents cabinets fédéraux et régionaux compétents est prévue cette semaine.
■ Reportage d’Aurélie Vanwelde, Thibaut Nagy et Pierre Delmée