Etudier la surmortalité pour mieux évaluer le nombre de décès liés au Covid-19
Avec l’approche de l’été, beaucoup d’Européens veulent savoir s’ils pourront voyager. L’Union européenne préconise une réouverture des frontières entre les pays qui ont la même courbe épidémiologique. Alors est-ce que la Belgique pourrait être désavantagée vu le nombre de décès comptabilisés? Pour les experts, il faut regarder la surmortalité.
“Il faut clarifier le nombre de décès, explique Yves Van Laethem, porte-parole de Sciensano. Nous avons eu beaucoup de décès durant cette pandémie et la Belgique présente un taux de mortalité élevé comme en Italie, en Espagne ou en Suède. La manière de définir un cas de décès Covid positif n’est pas la même. Dans certains pays, on ne compte que les cas en hôpital et dans d’autres, on enregistre aussi ceux dans les maisons de repos mais pas ceux qui n’ont pas été confirmés par un test. La Belgique prend tout ces cas comme l’OMS le recommande. La Belgique a d’ailleurs été félicitée par l’OMS et par le Centre européen du contrôle des maladies.”
Les autres pays sont invités à faire pareil. Selon une étude de The Economist, il faut regarder la surmortalité enregistrée dans les pays afin de connaître le nombre réel de personnes décédées du Covid-19. On voit ainsi que l’Italie a une surmortalité qui est le double de celle annoncée pour le Covid. Idem pour les Pays-Bas. En Belgique, on est les plus proches du 100%, c’est-à-dire que le nombre de décès déclarés Covid est équivalent à la surmortalité réelle.
Une diminution de la surmortalité
Au cours des semaines 10 et 17, la surmortalité dans le sud de l’Europe qui remonte vers la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Angleterre et la Suède est très élevée. Elle commence à diminuer à partir de la semaine 16. Pour l’Allemagne, il est compliqué d’avoir des chiffres fiables selon cette étude car tous les landers ne comptabilisent pas les décès liées au Covid-19.
“On peut faire le même exercice avec la grippe, ajoute Yves Van Laethem. Pendant l’hiver, nous avons toujours une surmortalité plus ou moins importants selon la virulence de la grippe. Cela peut monter entre 3.000 et 4.000 ce qui est bien moins que ce que nous vivons cette année. Nous approchons en Belgique des 9.000 décès. La pathologie est bien plus dangereuse et nous voyons que cette surmortalité a été limitée grâce au confinement.”
V.Lh.- Photo: Sciensano