Bruxelles-ville : pas de nouveau commissariat rue De Ligne avant 2025
Acheté en 2015 par la Ville de Bruxelles, l’ancien bâtiment Dexia situé rue De Ligne aurait dû accueillir le nouveau commissariat central de la zone de police Bruxelles-Ixelles pour 2020. A part le désamiantage, aucun travaux n’a été effectué. On parle maintenant de 2025.
Ce mercredi, la Ville de Bruxelles annonçait fièrement lancer un appel d’offres pour une occupation temporaire dans le bâtiment rue De Ligne, en face de la cité administrative et à deux pas de colonne du Congrès.
►Bruxelles-Ville : un appel d’occupation transitoire lancé pour le bâtiment De Ligne
Qui dit occupation temporaire, dit aussi que les travaux de transformation ne vont pas démarrer de si tôt. Or, lorsque la Ville de Bruxelles se porte acquéreur de ce bâtiment en 2015, il est prévu de le transformer en commissariat pour 2019-2020. Alors pourquoi tant de retard?
Un plan de réforme des commissariats
Pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière. Lorsqu’il devient bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Yvan Mayeur (PS), propose un plan pour réformer la zone de police. Les antennes sont vieilles, notamment celle de la rue Marché au charbon, et il faut les relocaliser pour correspondre aux besoins actuels de la population. Il y aura donc quatre commissariats pour la Ville et un pour Ixelles.
La Ville décide aussi de regrouper dans un seul bâtiment les services trafic, intervention et services internes. Après plusieurs mois de recherche, c’est l’ancien bâtiment Dexia, rue De Ligne, qui est choisi. L’acte est signé début 2016. La Ville a déboursé 27 millions d’euros pour l’achat et pense alors pouvoir le transformer pour 95 millions d’euros auxquels il faut ajouter 3 millions pour le désamiantage.
Yvan Mayeur est alors optimiste et vise une mise en service pour 2020 au plus tard car le bâtiment fait l’objet d’un permis d’urbanisme pour du parking, des bureaux et du logement en 2011. Et il est alors encore valide. Il faut juste demander un permis modificatif dont la procédure est plus simple.
Un changement de bourgmestre et de méthode
Et à partir de là, le dossier prend la poussière. Yvan Mayeur démissionne, Philippe Close (PS) le remplace mais rien ne bouge dans les 33.000m² rue De Ligne. En août 2017 seulement, des travaux de désamiantage sont effectués et l’œuvre murale de Folon est démontée pour partir dans un musée.
“On a perdu purement et simplement deux ans dans ce dossier, s’énerve le conseiller de l’opposition Geoffroy Coomans de Brachène (MR). On a mis une bâche avant les élections pour dire qu’il y aurait prochainement un commissariat mais c’était juste un cache-misère. Aujourd’hui, on n’a toujours pas de projet et on ne connait pas le budget. On parle d’un coût total entre 160 et 200 millions d’euros. On est minimum 30 millions d’euros de plus qu’en 2016.”
Un déménagement pour 2025
Pour Philippe Close, il aurait été complexe d’aller plus vite sur ce dossier et il promet de présenter un budget lorsque le cabinet d’architectes sera choisi. Il y a quelque temps, un concours d’architectes a été lancé en collaboration avec la Région et le Maître architecte. Cinq candidats sont toujours en lice pour une rénovation en profondeur de l’immeuble avec la préservation de l’œuvre d’art d’Olivier Strebelle encore présente à l’intérieur.
En mars, le vainqueur devrait être désigné pour une communication mi-avril. “Nous espérons ensuite pouvoir déposer un permis d’urbanisme pour début 2022, explique le cabinet de l’échevine en charge de la Régie foncière, Lydia Mutyebele Ngoi (PS). Et nous pensons que le chantier pourrait se terminer en 2025. Il est vrai que les discussions ont pris du temps afin de trouver le meilleur moyen de financer le projet également.”
La Régie foncière planche aussi sur les anciennes antennes de la police qu’il faudra réaffecter, probablement en logements. Mais en attendant, ce sont les policiers qui restent dans des conditions de travail pas toujours très confortables.
Vanessa Lhuillier – Photo: BX1