Ixelles : les sorties scolaires dans des parcs animaliers désormais évitées dans les écoles communales

Les élèves des écoles communales ixelloises ne visiteront plus des parcs animaliers avec des animaux sauvages en captivité, rapporte ce jeudi La Capitale. La mesure a été mise en place en septembre 2019, sur demande du collège communal.

Les visites à Pairi Daiza, Planckendael ou au Zoo d’Anvers, c’est terminé pour les élèves de l’enseignement public à Ixelles. Le collège communal ixellois ainsi que les organisations scolaires de la commune ont décidé de ne plus organiser de sortie scolaire dans des parcs où des animaux sauvages sont gardés en captivité. Les autorités locales estiment qu’il “existe toute une série de moyens disponibles pour observer la vie animalière sauvage sans obliger des animaux n’étant pas originaires de Belgique à vivre ici”, explique Romain De Reusme (PS), échevin de l’Instruction publique à Ixelles.

“Ce n’est pas le rôle de l’école d’organiser des voyages qui mettent en avant des animaux sauvages qui ne sont pas à leur place. Il a été demandé en collège de ne plus faire de dépenses pour ce type de voyages et que ce type d’endroits soit exclus des destinations scolaires. Il existe plein d’autres endroits où voir de chouettes projets”, ajoute le bourgmestre d’Ixelles Christos Doulkeridis (Ecolo).

Cette décision a été mise en application en septembre 2019 après des discussions entre les divers organisations scolaires et la commune durant le premier semestre de l’année.

L’opposition s’étonne de la décision

Par voie de communiqué, les conseillers communaux d’Objectif XL Geoffroy Kensier et Kathrine Jacobs (cdH) s’étonnent de cette décision : “Les leçons en classe et puis l’observation des sujets étudiés ont toujours fait partie des méthodes pédagogiques. C’est vraiment regrettable de priver des enfants de cette expérience du zoo tant on connait l’attachement des enfants au monde des animaux”. Ils estiment également que la législation en matière de protection des animaux a évolué ces dernières années pour garantir le bien-être des animaux, même en captivité.

Gautier Calomne, chef de groupe MR-Open VLD au conseil communal, a également réagi et affirme qu’il interpellera la majorité lors du prochain conseil communal à propos de cette décision qu’il juge “au caractère idéologique marqué”. “Si je suis très sensible au bien-être animal, en ce compris la question de voir vivre des animaux sauvages en captivité, j’estime pour ma part que ces visites peuvent être utiles précisément dans un contexte pédagogique tant sur le plan de la sensibilisation des enfants que de la conservation des espèces menacées”, explique-t-il.

Ixelles met les point sur les “i”

Le choix a été fait de ne pas organiser d’activité dans ce type d’endroit mais aucune interdiction n’a été prise, expliquent le bourgmestre et l’échevin de l’Instruction publique, Christos Doulkeridis et Romain De Reusme. “Cette décision a été prise en septembre et n’a pas fait l’objet d’une communication offensive de la commune qui n’a souhaité à aucun moment organiser une ‘guerre’ contre certains établissements récréatifs animaliers“, indiquent MM. Doulkeridis et De Reusme.

La décision “s’inscrit dans une réflexion large sur le type d’activités” que la commune souhaite proposer à “ses élèves dans le cadre des missions pédagogiques d’un enseignement public“.

Pour ce qui est des activités en lien avec la nature et les animaux, la commune privilégie les fermes pédagogiques, le Musée du miel, différents parcs mais pas “d’animaux sauvages en détention”.
Il n’est pas question d’une interdiction mais d’un choix fait dans le cadre limité de l’organisation de sorties scolaires.

Nos écoles sont limitées dans le nombre total de sorties sur la période scolaire. Nos élèves, comme ceux de toutes les autres communes, ne pourront donc pas aller partout. Prévoir des balises cohérentes avec les engagements démocratiques pris à différents niveaux de pouvoir belge nous semble totalement cohérent. Dans ce cadre, nous avons estimé que proposer des sorties dans des endroits où des animaux sauvages (au sens des définitions internationales existantes) sont en captivité ne fait pas partie de nos priorités. Nous n’avons ciblé aucune institution en particulier et établi aucune liste noire ou de toute autre couleur. Nous n’interdisons donc rien mais nous n’organisons pas de visite dans ce type d’endroit“, expliquent les édiles communaux.

Gr.I. avec Belga – Photo : Belga/Virginie Lefour

■ Reportage de Vanesse Lhuillier et Nicolas Scheenaerts, avec Pierre Delmée

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02 janvier 2020 - 17h30
Modifié le 02 janvier 2020 - 18h30