Hôpitaux bruxellois : tensions autour des contrats des médecins-assistants

Dans plusieurs institutions, les médecins-assistants dénoncent le non-respect de leur contrat de travail avec notamment la perte de 10 jours de congés.

Plus de 8000 médecins-assistants travaillent dans les hôpitaux en Belgique. 70% d’entre eux soignent des patients au quotidien dans les hôpitaux universitaires. A Bruxelles, les organisations représentant des médecins-assistants que cela soit pour « la Délégation » ou « le Cimacs », dénoncent les nouveaux contrats qui sont proposés aux jeunes médecins, comme l’explique le Dr Sami Barrit, MACS membre de la Délégation, qui travaille à l’hôpital Erasme.

« Quand nous avons des plaintes de MACS sur leur nouveau contrat ou leur condition de travail, nous les relayons vers les hôpitaux concernés.» Ces plaintes concernent très souvent les nouveaux contrats de travail (Pour rappel, après la grève du mois de mai, les MACS ont obtenu des nouveaux contrats de travail les protégeant mieux « a priori ») : « Nous avons toujours des débats avec plusieurs hôpitaux sur les nouveaux contrats que cela soit à propos de la perte de jours de congés, des gardes ou d’autres aspects de notre travail quotidien. Nous avons envoyé un communiqué à chaque hôpital avec la situation individuelle pour nos MACS et ce qui devait être modifié sur le terrain. »

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Cela concerne notamment les hôpitaux Iris (Institut J. Bordet, CHU Brugmann, Hôpitaux Iris Sud, Hôpital universitaire des enfants – Reine Fabiola et CHU Saint-Pierre) ». L’auditorat du travail a été mis au courant. « Nous avons eu des MACS qui ont même eu une cotation de zéro (en comportement) parce qu’ils avaient participé aux grèves du mois de mai passé. Ce n’est pas normal » explique le Dr Sami Barrit.

Une situation qui stupéfait la Dr Serima Tebbache MACS, et porte-parole de l’autre association qui les représente, le CIMACS : « La problématique des zéros en comportement est symptomatique. Cela montre une forme d’impunité. Nous ne voulons pas de ce type d’évaluation. » Elle dénonce un autre problème : « Nous nous sommes battus en mai et juin pour obtenir un système d’enregistrement de nos horaires de travail qui serait efficace et qui nous protégerait d’horaires anormaux….et il n’existe toujours pas. »

Volonté de retour au calme

Cette situation particulière sur le terrain actuellement génère certaines tensions. Etienne Wéry, Administrateur général du réseau Iris en est conscient. Il suit ce dossier de près. L’institution compte en effet près de 400 médecins assistants : « Nous avons des discussions en cours. En septembre, nous avons eu une levée de boucliers de certains assistants nous expliquant que dans les nouveaux contrats, nous avions diminué les jours de congé. C’est exact. Ils oublient toutefois de dire que dans les nouveaux contrats, d’autres conditions sont plus avantageuses qu’avant. Nous ne faisons que respecter les nouveaux contrats qui ont été négociés par eux au fédéral. » Pour lui, le dossier évolue : « Nous avons mis une proposition sur la table. Nous proposons une annexe de contrat où il y aurait des jours de congés additionnels octroyés dans certaines conditions. »

Il insiste sur le retour à la normal, à terme, dans le couloir des hôpitaux. « Nous avons eu une grève sévère où nos MACS disaient qu’ils faisaient grève par solidarité pour les MACS qui souffraient dans d’autres hôpitaux. Nous sommes très contents qu’en mai dernier, un accord soit intervenu avec le fédéral. Nous l’avons traduit dans un nouveau contrat. Celui-ci, visiblement, fait encore l’objet de discussion. Nous voulons, à présent, retrouver la qualité de travail des MACS chez nous. Auparavant, ils appréciaient venir pratiquer chez nous.»

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La qualité des soins

Devant les plaintes des MACS, certains hôpitaux ont déjà réagi positivement : « A l’hôpital Erasme, ils avaient retiré les jours de congés. A la suite de l’interpellation des MACS, ils ont écouté les revendications et ils ont remis les jours de congés prévus » nous précise-t-on du côté des MACS.

Selon les différents intervenants, les cliniques universitaires Saint-Luc n’ont pas eu de souci avec les nouveaux contrats. Aucune plainte ne concernerait les nouveaux contrats à ce jour. Ailleurs, dans Bruxelles, les discussions vont se poursuivre comme l’explique le Dr Alexandre Nizet, aussi membre de la Délégation : « Au Chirec, de manière générale, il y a des irrégularités dans les contrats qui doivent être analysées. Nous avons envoyé nos questions aux autorités de l’hôpital. Elles doivent à présent nous revenir. »

Le Dr Nizet prend un peu de hauteur et rappelle pourquoi les MACS se battent : «Les conditions de travail doivent rester bonnes. Le non-respect des accords entraîne des risques majorés. Je ne dis pas que les patients risquent d’être mal soignés, mais nous voulons juste que nos conditions de travail soient améliorées pour le bien du patient. »

Enfin, à noter que devant les tensions autour de ces contrats, certains MACS n’ont toujours pas reçu de contrat de travail à signer de la part de leur institution. Ils ont donc commencé à travailler sans contrat….une situation à régulariser au plus vite !

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V.LI.