Enseignement supérieur : le point sur une session d’examens dans l’inconnu
Alors que certains élèves ont repris le chemin de l’école ce 18 mai, les étudiants du supérieur eux, ont le nez dans leurs syllabi. Ils se préparent à passer leurs examens de fin d’année académique. Une session déjà entamée pour certains et qui est très particulière puisque la plupart des évaluations se font à distance pour éviter toute propagation du coronavirus.
Les examens en grand auditoire, papier sur la table et stylo en main, ce ne sera pas pour cette fois. La plupart des examens se passeront en effet en ligne. Via des plateformes dédiées et questionnaires pour les examens écrits, et par visioconférence pour les examens oraux. À l’Université Catholique de Louvain tout comme à l’Université Libre de Bruxelles, les professeurs ont été invités à repenser leur manière d’interroger pour que l’évaluation puisse se réaliser à distance ou que l’examen soit remplacé par des travaux. Résultat : seuls quelques examens en médecine ou dentisterie se dérouleront en présentiel.
Les étudiants qui ne sont pas dans un environnement favorable pour passer un examen à domicile (une famille présente trop bruyante par exemple) ou qui ne possède pas de matériel informatique adéquat (une connexion internet instable) pourront passer leurs évaluations dans des locaux mis à disposition par les universités. Jusqu’ici les demandes sont très peu nombreuses, indiquent l’UCLouvain et l’ULB.
“Aussi inquiets que les étudiants”
Une session pareille, c’est une grande première qui génère beaucoup de stress chez certains. Alors pour rassurer à la fois les étudiants, les enseignants mais aussi les universités, des “semaines blanches” ont été organisées pour tester les modalités d’examens. Les étudiants ont ainsi pu essayer les différents logiciels, passer des examens blancs, et des tests de charges ont également eu lieu pour s’assurer que les serveurs pourraient supporter un grand nombre de connexions simultanées. Des tests concluants selon l’UCLouvain, l’ULB et Saint-Louis. “On n’est jamais à l’abri d’un problème technique, mais on a mis toutes les chances de notre côté“, indique Nathalie Vaeck, vice-rectrice en charge de l’enseignement et de l’apprentissage à l’ULB. Certains examens ont d’ailleurs déjà eu lieu et très peu de problèmes ont été signalés. “Nous sommes rassurés. Cependant, à partir du 25 mai, ce sera vraiment la semaine qui va nous dire si tout le système tien convenablement”, explique Nathalie Vaeck.
En cas de problème technique durant un examen, les étudiants pourront appeler un call-center pour signaler le problème et tenter de le résoudre.
“On est aussi inquiet que les étudiants, même si ce n’est pas pour les mêmes raisons“, indique Sébastien Van Drooghenbroek, vice-recteur en charge de l’enseignement à l’Université Saint-Louis. “Il y a non seulement les aspects techniques qui peuvent inquiéter, mais c’est aussi de voir si les étudiants sont toujours avec nous, s’ils se sont accrochés”. Une inquiétude partagée par les autres universités, mais à l’ULB, les examens qui ont déjà eu lieu donnent des résultats encourageants : “Pour certains cours, la moyenne est plus élevée que pour des examens normaux”, indique vice-rectrice en charge de l’enseignement et de l’apprentissage à l’ULB.
Une deuxième session à distance ?
La question de l’organisation de la seconde session traditionnellement organisée à la fin de l’été se pose également. En cas de raté en juin, les étudiants pourront-ils passer leurs examens en août, en présentiel ? Rien n’est décidé à ce stade, mais une concertation importante entre les universités à ce sujet aura lieu dans les prochaines semaines, nous indique-t-on du côté de l’Université Saint-Louis.
Et pour les étudiants des hautes écoles ?
Du côté des hautes écoles bruxelloises, les démarches sont similaires à celles des universités. Cependant, les cours et examens pratiques sont bien souvent plus nombreux et tous ne peuvent pas être réalisés à distance. À la Haute École Léonard de Vinci, il a ainsi été décidé que les activités d’apprentissages qui ne pouvaient se dérouler autrement qu’en présentiel seraient reportées à l’année suivante. Pour les étudiants infirmiers par exemple, des examens en salle de technique seront prévus en début d’année pour certifier les compétences des étudiants avant de les laisser partir en stage l’année suivante. Pour les années diplômantes par contre, la méthode d’évaluation a été revue et certains mémoires ont été allégés.
Émilie Eickhoff – Photo : illustration Belga