Déconfinement : sept communes bruxelloises vont donner plus de place aux piétons et cyclistes
Des files devant les commerces et des trottoirs trop étroits : dans certaines rues de la capitale, il est difficile de respecter les mesures de distanciation physique. Avec le déconfinement progressif qui s’annonce, cela pourrait encore s’accentuer. Alors, la Région bruxelloise propose aux communes qui le veulent d’aménager des espaces partagés, des “woonerfs” (zones résidentielles) et/ou de développer des pistes cyclables. Sept communes ont déjà répondu à l’appel.
À Saint-Gilles, la commune à fait la demande de 3 nouvelles rues cyclables, mais surtout que 12 rues soient transformées en zones résidentielles le temps du déconfinement. “Ces rues sont réparties sur le haut et le bas de la commune, et permettront aux habitants de mieux garder leurs distances tout en profitant du fait qu’il y ait moins de trafic automobile”, explique Catherine Morenville (Ecolo), l’échevine de la Mobilité. Concrètement, dans ces zones, les voitures ne pourront rouler qu’à 20 km/h et les piétons et cyclistes, prioritaires, pourront marcher sur l’ensemble de la voirie. “On parle bien de zone partagée, mais il n’est pas question de se rassembler, faire des barbecue ou apéro”, précise bien Catherine Morenville.
Les rues concernées par cette mesure à Saint-Gilles sont les suivantes : rue du Fort, rue Dejonker, rue Bosquet, entre Dejonker et Bosquet : les rues Jourdan et Jean Stas, chaussée de Forest (entre Volders et Verhaegen et entre les rues Vanderschrick et Féron), les rues de Danemark, Coenraets, Joseph Claes, d’Andenne et rue de l’Eglise, chaussée de Waterloo entre la Barrière et la Porte de Hal. Les cyclistes seront désormais prioritaires rue de Lausanne, Place Loix et rue de Suisse.
Les parcs, une priorité
À Ixelles, on n’a pas attendu la proposition de la ministre de la Mobilité pour limiter l’accès des étangs d’Ixelles aux automobilistes. Dans le parc de la Woluwe, tout comme dans le Bois de la Cambre, la circulation des voitures est interdite jusqu’à nouvel ordre.
La commune de Schaerbeek parle, elle, de récupérer de l’espace de voirie aux abords du parc Josaphat et de créer une “promenade verte” en empêchant les voitures de faire demi-tour sur les Avenues Voltaire et Paul Deschanel, permettant aux piétons de marcher sur la bande de terre centrale plus librement.
À Forest, le tronçon de la chaussée d’Ixelles longeant le parc Duden devrait passer en zone résidentielle dans les jours qui viennent.
À Etterbeek, plusieurs sites de future “zone résidentielle” sont à l’étude mais le plus important concerne le Cinquantenaire. “L’idée est de demander aux bus de rouler sur la voirie, pour que les piétons et cyclistes puissent eux s’étendre sur les sites propres le long du parc. Évidemment, il faudrait que la Stib donne son accord”, explique Rik Jellema (Groen), échevin de la Mobilité d’Etterbeek.
Du côté de la Ville de Bruxelles, on envisage de rendre tout le pentagone “zone résidentielle” (à l’exception des rues de la Régence et Royale), comme c’est déjà le cas dans le quartier de Cureghem à Anderlecht.
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Une commune n’est pas l’autre
Si à la Ville de Bruxelles, on envisage que tout l’intérieur de la petite ceinture devienne une zone limitée à 20km/h, à Jette, la commune demande seulement que 2 rues (Rue Thomas et rue Van Bortonne) passent en “zone résidentielle”. “La situation de Jette est autre que celle du Pentagone. Nous avons 250 hectares de parc et de bois. Nous avons beaucoup d’espaces de qualité qui ne sont pas encombrés par des gens”, justifie Nathalie De Swaef (Ecolo), l’échevine jettoise de la Mobilité. Certaines communes comptent d’ailleurs faire appel à la région pour la mise en place de rues cyclables plutôt que pour des zones résidentielles. C’est le cas notamment de la commune d’Evere.
“Il y a beaucoup de passage sur notre territoire, et laisser les piétons et cyclistes circuler sur la voirie serait potentiellement dangereux”, explique Pascal Freson (DéFI), échevin en charge de la Mobilité à Evere. “Nous allons rentrer un projet pour une trentaine de rues. Toutes ne seront pas acceptées bien sûr, mais les aménagements qui seront faits pourront peut-être s’inscrire dans des projets sur le long terme”, dit-il.
Certaines zones résidentielles pourraient devenir définitives
L’appel de la région concerne des aménagements provisoires, le temps du déconfinement, pour faciliter la distanciation physique. Mais pour certaines communes, ces aménagements temporaires pourraient faire office de test pour un aménagement plus permanent. “Nous avons un accord de principe pour que la rue de l’Hospice communale devienne une zone résidentielle. L’aménagement sera temporaire mais on pourra en tirer des conclusions lorsque les choses reviendront à la normale”, explique Marie-Noëlle Stassart (Ecolo), échevine de la Mobilité de Watermael-Boitsfort.
Même chose du côté de Woluwe-Saint Lambert où on penche pour une vitesse limitée à 20km/h sur les voies latérales du boulevard Brand Whitlock (de Montgomery à Reyers). “On aimerait profiter de cette phase ‘test’ pour prouver que c’est possible”, indique l’échevin de la Mobilité Grégory Matgen (DéFI).
Du côté du cabinet de la ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt (Ecolo), on se réjouit en tout cas de toutes ces demandes. “Partout dans la Région, les Bruxellois vont pouvoir prendre l’air et circuler en toute sécurité. C’est une fantastique nouvelle !”, indique Elke Van Den Brandt dans un communiqué.
La carte des rues concernées par ces adaptations (seules les demandes officielles auprès de la Région ont été répertoriées) :
Émilie Eickhoff – Photo : Belga/Bas Bogaerts