Crise sanitaire : 10 Top Consultants au chevet de la Cocom
Ils sont au total 300 à avoir été engagés temporairement à la Cocom. Parfois un peu plus cher que le marché, parfois au prix du marché. Les autorités politiques justifient ce choix par la recherche rapide des bonnes personnes pour encadrer la gestion en période de covid 19.
Une douche froide. Tout le pays a souffert de la crise du coronavirus. Toutes les administrations comme l’INAMI, l’AFMPS (l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé), les mutuelles, les caisses d’allocations sociales, l’AVIQ (l’agence gérant les compétences de santé en Région wallonne), Iriscare ont été débordées, assiégées de questions. Chez Iriscare, le choix a été de procéder à des engagements fermes.
A la Cocom, le choix s’est porté par contre sur l’engagement rapide de consultants dont la plus médiatisée est l’infatigable et passionnée Inge Neven (notre photo), responsable du service de l’inspection d’hygiène de la Commission communautaire commune (COCOM).
Pour rappel, à Bruxelles, la Commission communautaire commune (Cocom) dispose d’un organe délibérant, l’Assemblée réunie, et d’un organe exécutif, le Collège réuni. Ces deux organes exercent collectivement le pouvoir de légiférer par voie d’ordonnances et de règlements. Ils disposent également du droit d’initiative, à savoir de proposer l’examen et l’adoption de textes.
Un choix assumé en détail
Pourquoi avoir fait appel à des consultants ? Nicolas Lagasse, le fonctionnaire dirigeant de l’Administration de la Commission communautaire commune, qui part en mars…pour raison personnelle (tout comme son collègue néerlandophone directeur général adjoint qui a quitté ses fonctions fin janvier), assume ses choix. « Quand on doit gérer une administration dans une telle crise, on doit s’adapter. On a aujourd’hui quatre médecins et quatre infirmières. Un nombre insuffisant face à une telle crise mais adéquat pour gérer quelques cas de gale ou de tuberculose. »
Il a donc posé un choix de management. « On voulait être agile. Face aux demandes en matière de testing, de tracing, de vaccination, on a engagé près de 300 personnes de manière temporaire : 200 personnes dans le centre d’appels, dans les centres de tests et de vaccination ; une dizaine de consultants qui viennent renforcer pour l’organisation et la planification, 70 personnes sur le terrain pour faire du tracing qualitatifs et 30 personnes qui sont des attachés pour collationner les chiffres et faire du reporting (infirmières…) »
On le voit, la rémunération de tous ces consultants n’est pas la même au vu des tâches très variées à effectuer.
Cette gestion de l’urgence, ne lui fait pas oublier l’avenir de la Cocom : « On recrute en effet progressivement pour construire l’administration et la pérenniser ! »
Préparer l’après-crise
Au cabinet du ministre bruxellois de la Santé, Alain Maron (Ecolo), on confirme la situation : « La Cocom a fait appel à des missions de consultances. Il faut rappeler d’où l’on vient. Le service qui doit gérer une telle crise, en temps normal ne doit gérer que quelques cas de tuberculose par an. Ici, vu l’ampleur de la crise et l’urgence de la situation, sans oublier le niveau de complexité des missions… Ils ont dû mener un job gigantesque. C’est la raison pour laquelle, ils ont fait appel à des consultants variés suivant les fonctions dont ils avaient besoin sur le terrain. »
Le Cabinet précise aussi « que l’administration prépare l’après-crise en se renforçant pour l’année à venir. »
Face à ces choix, le cabinet de Bernard Clerfayt (DéFI), ministre bruxellois de l’Emploi et de la Formation, confirme aussi la réalité sur le terrain : « Ces personnes ont été engagées uniquement dans le cadre de la gestion de la crise, du tracing, de la vaccination, c’est limité à la gestion de la crise. Cela n’avait donc pas de sens d’engager des employés. » Il rappelle aussi la différence par rapport aux engagements chez Iriscare : « Là, il s’agit de CDI notamment pour les missions maisons de repos.»
Iriscare engage aussi
A Iriscare, justement le choix a été fait d’engager du personnel : une cinquantaine de personnes. Iriscare est en train de recruter pour aider notamment dans la gestion du stock et la distribution de matériel de protection et de vaccination et avoir aussi un call center pour les maisons de repos et les institutions de soins sans oublier l’organisation du testing. Ainsi, 13 ACS vont commencer en février.
Aujourd’hui, il y a 300 membres du personnel chez Iriscare : contrôleurs sociaux, gestionnaire de dossier, agents au service des ressources humaines, ou à la caisse d’allocations familiales.
Deux réalités différentes donc sur le terrain. Seule la facture finale de ses consultants à ce stade n’est pas encore connue…une facture qui sera sans doute plus importante pour les 10 tops consultants que pour les 200 personnes du centre d’appels.
V.Li. – Photo : Belga/James Arthur Gekiere