Coronavirus : les syndicats de la CP200 dénoncent un manque de concertation sociale
Les syndicats de la commission paritaire (CP) 200, la plus importante du secteur privé, déplorent mardi une concertation sociale “en quarantaine”. Cela alors que la crise du coronavirus “sans précédent” et ses conséquences sur l’économie rendent ce dialogue “plus nécessaire que jamais”. Le front commun constate toutefois que les fédérations d’employeurs font la sourde oreille.
Malgré les demandes répétées du front commun CNE-Setca-CGSLB, les employeurs ne jugent ainsi pas opportun d’assumer une responsabilité conjointe pour les 450 000 salariés travaillant dans les 55 000 entreprises du secteur, fustigent ces trois organisations.
Si les syndicats se félicitent du télétravail organisé à grande échelle dans le secteur et des accords de certaines entreprises avec leurs employés en termes de revenus et de conditions de travail, ils observent par contre beaucoup d’abus dans les entreprises.
Et le front commun d’évoquer des salariés malades qui sont placés en chômage temporaire au lieu de recevoir leur rémunération garantie, d’autres forcés à prendre des jours de congés ou encore des travailleurs en chômage temporaire poussés à travailler.
Face à ces situations, des accords sectoriels sont nécessaires, estiment la CNE, le Setca et la CGSLB. Ceux-ci porteraient sur un cadre pour les compensations qui peuvent être prévues en cas de télétravail et des mesures pour réduire l’impact salarial pour ceux qui sont temporairement au chômage. “Il s’agit d’assimiler les jours de chômage pour le paiement de la prime annuelle (à verser en juin), des éco-chèques et de la prime de fin d’année et éventuellement d’autres primes spécifiques à chaque entreprise.”
“Quand les employeurs sortiront-ils de leur mutisme et engageront le dialogue ?”, s’interrogent dès lors les syndicats, ajoutant avoir connaissance de nombreuses personnes qui doivent se tourner vers le CPAS.
Avec Belga – Photo : illustration Belga