Communales 2024: les futurs travaux à Herrmann-Debroux d’Auderghem, source d’inquiétude pour les riverains
Réaménager l’axe E411 en boulevard urbain : voilà le principal objectif du projet Delta-Herrmann-Debroux à Auderghem. Pour la commune, il s’agit d’un enjeu crucial. Sa disparition est une source d’interrogation depuis longtemps pour les riverains qui espèrent des éclaircissements.
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Chaque jour, 39 000 voitures pénètrent dans la ville via le viaduc Hermann-Debroux. Une artère capitale, donc, et qui fracture la commune d’Auderghem. Si sa future disparition prend plus de temps que prévu, elle devrait être effective dans les années à venir. Une perspective qui inquiète Jan Szczodrowski, membre du Gracq, le Groupe de Recherche et d’Action des Cyclistes Quotidiens, d’Auderghem. “Avec ou sans le viaduc, tout le trafic va transpercer les zones résidentielles”, commence-t-il. “Les autorités communales n’ont accepté aucun plan de circulation. Vous aurez donc des sorties au niveau de la chaussée de Wavre, du boulevard des Invalides ou de Delta qui seront totalement embouteillées. Et sans aucun obstacle, cela arrivera dans le quartier.”
Pour contrer ces futurs embarras de circulation, les habitants souhaitent obtenir un plan de mobilité. Que ce soit avant la destruction du viaduc, comme après. “Ils créent des points névralgiques, comme le carrefour Hermann-Debroux. Des lieux où tous les moyens de locomotions se mélangent et créent beaucoup de confusion accidentogène. Par exemple, nous n’avons pas droit à une piste cyclable.”
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Face à ce constat, la commune tente de réagir. En collaboration avec la Région bruxelloise, un plan d’aménagement directeur (PAD) a été imaginé pour la zone. Parmi les objectifs : la reconnexion des quartiers auderghemois. Une nouvelle fois, ce projet inquiète puisque le viaduc fracture Auderghem. “Nous avons des grosses craintes de voir arriver des logements de haut standings avec des bureaux”, dit de son côté Pierre Olbrecht, membre du comité de quartier Vieux Sainte-Anne. “Il n’y aurait aucune mixité dans ce cas-là. Les espaces que l’on voit aménagés ne nous rassurent absolument pas.”
Comment faire pour satisfaire les riverains ? Pour le Gracq, c’est possible sous certaines conditions. “L’idée d’un boulevard urbain pourrait nous satisfaire. La circulation automobile y serait toujours possible, mais avec d’autres infrastructures présentes comme des pistes cyclables. Nous voulons un carrefour sécurisé avec, pourquoi pas, des ronds-points à la hollandaise”, reprend Jan Szczodrowski.
Ce projet de destruction pointe un autre problème : le prix du logement à Auderghem. Sur le site, des constructions de hauts standings seront construites. Pour des riverains, cela n’a aucun sens puisque le prix au mètre carré dans la commune est déjà très élevé. “On ne peut pas dire que le ratio d’habitations sociales soit très élevé dans l’agglomération. On est même en-dessous”, explique Pierre Olbrecht. “Les autorités locales nous disent qu’on est bien entre nous. Mais la réalité est différente : deux de nos trois enfants ne sont pas parvenus à se loger par ici pour des questions de coûts de logement.”
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Actuellement, le plan d’aménagement directeur n’est toujours pas effectif dans la commune d’Auderghem. La disparition n’est donc pas pour tout de suite. Si les travaux sont enfin actés, ils ne pourraient commencer qu’en 2027 au plus tôt.
■ Reportage de Bryan Mommart, Morgane Van Hoobrouck et Pierre Delmée