Près de 150 ex-occupants de la rue des Palais sont aujourd’hui à la rue : Fedasil et la Région répondent
Les anciens occupants du squat, parmi lesquels se trouveraient des demandeurs d’asile, ont rejoint la cinquantaine de personnes qui logeaient déjà le long du canal.
Entre 150 et 200 ex-occupants du squat de la rue des Palais à Schaerbeek, dont l’évacuation s’est achevée mercredi, ont passé la nuit sur les trottoirs le long du canal, en face du petit château, indique jeudi le mouvement “Stop à la crise d’accueil”, qui réunit plusieurs associations et collectifs de défense des droits humains.
Les anciens occupants du squat, parmi lesquels se trouveraient des demandeurs d’asile, ont rejoint la cinquantaine de personnes qui logeaient déjà le long du canal.
“Des collectifs citoyens et des voisins ont distribué des couvertures. Au fur et à mesure de la soirée, des tentes ont également été apportées à la suite d’un appel lancé sur les réseaux sociaux“, explique le mouvement “Stop à la crise d’accueil“.
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Selon la même source, “la majorité de ces personnes sont détentrices du fameux “bracelet bleu” (attestant qu’elles occupaient le bâtiment de la rue des Palais), à qui les autorités promettaient jusqu’à ce mercredi après-midi la prise en charge“.
Les travailleurs sociaux et des bénévoles présents pendant les deux journées d’évacuation du squat ont dénoncé une “gestion calamiteuse” par les autorités.
Jeudi, une cinquantaine d’Afghans, autant de Burundais et quelques Érythréens et Palestiniens attendaient toujours un signe des autorités, dans leur campement de fortune le long du canal, balayé par la pluie et le va-et-vient des cyclistes.
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Fedasil : “Les ayants droit à l’accueil seront appelés progressivement”
Parmi les exilés évacués du squat de la rue des Palais à Schaerbeek, les personnes ayant droit à l’accueil seront appelées progressivement pour être prises en charge par l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile, comme cette dernière le fait depuis décembre, a indiqué un porte-parole de Fedasil à l’agence Belga.
“Depuis décembre, environ 800 occupants ont été invités” à reprendre contact avec Fedasil afin d’organiser leur prise en charge, indique Benoît Mansy, porte-parole de Fedasil. “Depuis fin janvier, ces personnes sont invitées en priorité“, ajoute-t-il, précisant qu’une quarantaine d’invitations doivent encore partir quotidiennement ces prochains jours.
Les bénéficiaires du droit d’asile seront alors hébergés au Petit Château, le temps de trouver un lieu d’accueil adapté à leur situation. Quant à savoir de combien de places dispose encore Fedasil pour les accueillir, c’est difficile à évaluer, répond l’agence. “Nous travaillons à flux tendu. Cela veut dire que, chaque jour, il y a des sorties (du réseau d’accueil, NDLR), ce qui permet de nouvelles entrées. Malheureusement, le nombre (de demandes) d’entrée dépasse celui des sorties”, résume Benoît Mansy.
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À cette saturation s’ajoute le fait que les nouvelles places disponibles sont attribuées en priorité aux personnes vulnérables, soit les femmes et enfants ainsi que les mineurs non accompagnés (Mena). Les exilés considérés comme n’étant pas “vulnérables” rejoignent, eux, les listes d’attente. “Nous n’avons pas de solution miracle : le réseau est saturé, car les procédures d’asile sont longues”, conclut le porte-parole de Fedasil.
400 personnes prises en charge mardi et mercredi
Du côté de la Région bruxelloise, on signale que 400 personnes de la rue des Palais ont été prises en charge mardi et mercredi. Elles ont été dispatchées, soit dans des centres d’accueil de la Région bruxelloise, soit dans des hôtels mis à disposition par la Région bruxelloise. Parmi ces 400 personnes, Fedasil a pris en charge au sein de son réseau 150 personnes.
Concernant l’hôtel situé à Sint-Pieters-Leeuw, 70 personnes ont été prises en charge par Fedasil, jeudi. À l’heure d’écrire ces lignes, 90 personnes y logent encore. Fedasil poursuit son travail de screening concernant ces personnes. La Région bruxelloise continuera quant à elle à chercher des solutions pour les personnes restantes dans l’hôtel. “Et pour toutes les autres personnes en attente d’une prise en charge, la Région bruxelloise continue de chercher des solutions d’accueil. Dès que Fedasil prend en charge des demandeurs, automatiquement des places d’accueil dans les centres bruxellois se libèrent”, ajoute le cabinet du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS).
■ Reportage de Maël Arnoldussen, Béatrice Broutout et Timothée Sempels.
Avec Belga – Photos : Belga/Laurie Dieffembacq