Malgré la condamnation de l’État, des demandeurs d’asile sont toujours refusés au Petit Château
Des demandeurs d’asile sont toujours refusés à l’entrée du centre du Petit Château à Bruxelles, et ce, malgré la condamnation de l’État belge et de Fedasil pour leur gestion de l’accueil des réfugiés.
Mercredi dernier, le tribunal de Première instance de Bruxelles a condamné l’État belge et Fedasil pour leur gestion de l’accueil des réfugiés. Dix organisations d’aide aux réfugiés avaient introduit une action en référé à leur encontre pour violation du droit à l’asile et du droit à l’accueil. Le tribunal de Première instance a demandé “de prévoir les structures appropriées pour faire face à des hausses du nombre de demandes qui n’ont, en tant que telles, rien d’extraordinaire et sont récurrentes”. Elle a condamné l’État à une astreinte de 5 000 euros par jour où “au moins une personne souhaitant présenter une demande de protection internationale (…) se sera vu refuser le bénéfice de ce droit”.
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Et pourtant, depuis lors, de nombreux demandeurs d’asile n’ont pu être accueilli au centre du Petit Château à Bruxelles. Les associations qui avaient déjà envoyé l’État devant le tribunal ont donc adressé un courrier au kern (le conseil restreint des ministres) afin que la décision du tribunal soit respectée par le gouvernement fédéral. De son côté, le cabinet du secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Sammy Mahdi (CD&V) affirme dans Le Soir que l’administration suit bien les règles : “Les demandeurs Dublin ont déjà droit à une prise en charge dans un autre Etat, donc on ne leur enlève pas le droit à l’accueil“, dit sa porte-parole.
En attendant, une vingtaine de réfugiés refusés ont été accueillis par les services d’accueil de sans-abrisme de la Ville de Bruxelles, eux aussi au bord de la saturation.
■ Reportage de Thomas Dufrane, Yannick Vangansbeek, Loïc Labrador et Stéphanie Mira.