“Les enfants ne peuvent pas voter mais leur voix compte”

Les enfants ne voteront pas le 9 juin prochain, mais leur voix compte. Tel est le message – aux airs de slogan – martelé par trois associations réunies symboliquement, jeudi matin, au Musée des enfants à Bruxelles.

L’action avait lieu à l’initiative du Collectif bruxellois des acteurs de l’aide et de la protection de la jeunesse, la CODE (Coordination des ONG pour les droits de l’enfant) et de la Ligue des droits humains, afin de donner un coup de projecteur sur ces petits bouts et ces ados “dont les droits sont encore souvent bafoués”. “Aujourd’hui, en Belgique, bien que notre pays soit l’un des plus riches au monde en revenu par habitant, un enfant sur cinq (soit environ 450.000) vit en situation de pauvreté et d’exclusion sociale”, explique Déborah Unger, présidente de la Commission enfance et jeunesse de la Ligue des droits humains, à proximité d’une myriade de peluches déferlant en cascade colorée sur la façade du musée.

“Or, on sait que ces situations de précarité agissent comme un frein à toute une série de droits, concernant l’accès à l’éducation, aux soins de santé, aux loisirs, aux services d’accueil, à un logement décent, à un environnement sain, etc.”, se désole-t-elle. Un constat partagé par les autres manifestants pacifistes qui pointent le rôle des autorités belges. “La pauvreté n’est pas une fatalité, c’est la conséquence de choix politiques et économiques qui doivent être impérativement repensés et rectifiés”.

Les associations réclament dès lors un enseignement plus égalitaire “dans ce pays où le milieu socio-économique des élèves détermine encore bien souvent leurs chances de réussite scolaire et d’émancipation”. Elles souhaitent également un renforcement des moyens pour assurer la protection des enfants en danger. “Certains d’entre eux sont ballottés d’institution en institution, d’autres évoluent au sein d’un milieu précaire où la violence s’exerce parfois… Tout cela à cause d’un sous-financement, du manque de soutien et de l’absence de véritable débat sur la question”, illustre encore Xavier Verstappen, membre du collectif bruxellois des acteurs de l’aide et de la protection de la jeunesse.

À l’aube des élections, ce défenseur des droits des jeunes et ses acolytes sont venus relayer la situation de ceux qui ne pourront pas (encore) glisser leur bulletin dans l’urne, mais qui pourtant “représentent un cinquième de la population”, les enfants. Des filets de voix “qui comptent”.

Belga