Rue de la Loi : en 2019 la FGTB et le PS se retrouvent

Un rassemblement place de la Monnaie, mais peu de perturbations dans les transports ou dans les entreprises. A Bruxelles la journée d’action de la FGTB n’aura eu qu’un impact très limité, les bus et métros de la STIB, par exemple, ont circulé quasi normalement, à  la différence de ce qui se passait en Wallonie où le trafic des transports en commun a été très perturbé à Liège et à Charleroi par exemple.

Cette action du syndicat socialiste est évidemment à mettre en lien avec les élections du 26 mai. Le syndicat socialiste ne s’en cache pas. Il s’agit pour lui de dénoncer le bilan du gouvernement sortant et de mettre sur la table ses propres revendications en matière sociale.

Organiser une journée d’action à 12 jours d’une élection est  donc une manière pour le syndicat de faire monter la pression sur les partis politiques de la majorité sortante  et de rappeler aux électeurs que son action  est jugée négative par le syndicat socialiste.

Les partisans du gouvernement ne manqueront pas d’y voir une interférence entre l’action syndicale et l’action politique. C’est en partie vrai, mais quand le gouvernement prend des décisions en matière de pensions, de saut d’index ou de politique salariale il touche directement au pouvoir d’achat et au bien être des salariés, il est donc tout à fait légitime que les syndicats fassent entendre leur point de vue, c’est même leur raison d’être. Même  chose pour la modalité de cette expression (journée d’action, grève ou autre  : ) elle pourra être jugée excessive ou déplacée par les uns, ou appropriée pour les autres, mais ce choix appartient finalement aux instances du syndicat socialiste.

Ce qui est intéressant dans cette journée d’action se trouve du coté des mots d’ordres. Dans ses tracts la FGTB a listé une dizaine de points. En tête de ceux-ci on trouve l’augmentation du salaire minimum (c’est d’ailleurs sur la question du salaire minimum et sur la norme salariale que la FGTB a refusé de signer le dernier accord interprofessionnel). Pour le syndicat  socialiste il faudrait porter le salaire minimum de 9,70 à 14 euros de l’heure, soit sur une base mensuelle de 1500 à 2300 euros. Une augmentation de 40% autant dire que du point de vue patronal c’est tout à fait impensable.

Seconde revendication les pensions. Avec la demande d’une pension minimale à 1500 euros par mois, alors que la pension moyenne actuelle est inférieure à 1200 euros.

Si je vous donne tous ces chiffres c’est parce que vous allez les retrouver dans les programmes et les discours des partis politiques. Les 1500 euros de pensions figurent dans le programme du Parti Socialiste et du PTB. Le PS a aussi déposé en fin de législature une proposition de loi qui portait le salaire minimum à 14 euros. Quand les chiffres sont exactement les mêmes, ce n’est évidemment pas un hasard.

Cela complique (un peu) la vie d’autres partis classés à gauche (comme Ecolo) qui ne sont pas exactement sur les même positions et ne peuvent donc pas se réclamer d’une aussi grande convergence avec les syndicats.

Cette campagne 2019 aura ainsi marqué le grand retour de l’action commune. Le syndicat socialiste, le parti socialiste et les mutualités socialistes semblent parfaitement alignés. Cela a un réel impact sur la mobilisation des militants de gauche. C’est surtout une situation très différente de celle de 2014, où à la fin du gouvernement Di Dupo le syndicat socialiste avait quand même un peu de mal à trouver formidable le bilan du gouvernement fédéral.

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14 mai 2019 - 13h04
Modifié le 14 mai 2019 - 18h31