“Les loups sont entrés dans nos vies” : le Conseil des femmes s’indigne de la montée du Vlaams Belang
Sylvie Lausberg, présidente du Conseil des Femmes francophones de Belgique (CFFB), affirme dans une lettre ouverte que “le cauchemar ne fait malheureusement que commencer”, au lendemain des élections du 26 mai dernier et au vu des résultats de l’extrême-droite en Flandre.
La montée du Vlaams Belang au Parlement flamand et à la Chambre, en tant que deuxième parti du nord du pays, continue d’alimenter les commentaires, notamment dans le milieu associatif. Sylvie Lausberg, historienne et présidente du Conseil des Femmes francophones de Belgique (CFFB), s’indigne dans une lettre ouverte de cette poussée des “mâles du parti d’extrême-droite” qui, selon elle, “ont réussi leur coup : serrer la main du chef de l’État, évincer fissa les deux premières femmes élues sur leurs listes, illico remplacées par des hommes, et remettre en cause rien moins que l’égalité des femmes et des hommes”, reprenant les propos du président du Vlaams Belang Tom Van Grieken sur Radio 1 ce mardi.
► Voir aussi : Vague noire en Flandre… Et maintenant? Réponses et analyses avec plusieurs spécialistes flamands dans #M
Sylvie Lausberg estime que le Vlaams Belang reste un parti “anti-belge, anti-démocratique, et avec une constance qui frise l’obsession, anti-femmes”, et même “le parti le plus anti-féminin que la Belgique ait connu”. Elle prend pour exemple le fondateur du parti, en 1978, “le tristement célèbre Karel Dillen, un raciste et antiféministe assumé”, affirmant que “les virils copains du Blok faisaient plutôt dans l’exploitation sexuelle des filles et la traite des femmes” lors de ses premières années d’existence, dénonçant des liens entre des membres du Vlaams Blok et des personnes condamnées pour traite des femmes.
Elle dénonce encore : “Quant au slogan d’aujourd’hui « Eigen volk eerst », il date de cette époque, illustré alors par une bande dessinée vendue pendant les meetings du VB où une jeune féministe « se laissait violer par un noir et un Nord-africain parce qu’elle est en faveur d’une société multiculturelle ».”
► Lire aussi : Le Vlaams Belang porte plainte contre Laurette Onkelinx, la présidente du PS bruxellois “persiste et signe”
Sylvie Lausberg affirme que le Vlaams Belang voit le féminisme “comme un plan diabolique et l’oppression de la femme réputée transmise par les Juifs”. Elle s’indigne également du fait que le parti flamand d’extrême-droite a proposé à plusieurs reprises une loi pour interdire l’IVG, l’interruption volontaire de grossesse : “en 1992, 1996, 1999, 2003, 2007, 2008 et 2011. Quelle constance !”, raille la présidente du CFFB.
Elle demande enfin que le Vlaams Belang soit “déclaré hors-la-loi” vu ses infractions à la parité au lendemain des élections : “Il n’est pas trop tard : ouvrons les yeux et fermons-leur la porte !”
Gr.I. – Photo : D.R.