Mobilité, environnement, emploi… : voici les grandes mesures du futur gouvernement bruxellois

Au bout de plus d’un mois de négociations, le PS, Ecolo, DéFI, Groen, la sp.a et l’Open VLD ont trouvé un accord pour le futur gouvernement bruxellois.

Après quelques tensions avec l’Open VLD en début de semaine, afin de faire revenir à la dernière minute le MR dans ces négociations, les six partis autour de la table ont trouvé un accord global sur le texte fondateur d’un nouveau gouvernement en Région bruxelloise dans la nuit de mardi à mercredi.

Quelques tractations ont encore eu lieu ce mercredi en début d’après-midi, concernant la répartition des compétences. Finalement, une conférence de presse était annoncée dans la foulée. Rudi Vervoort (PS), ministre-président sortant, Laurette Onkelinx (PS), Elke Van den Brandt (Groen), Sven Gatz (Open VLD), Olivier Maingain (DéFI), Pascal Smet (sp.a) et Zakia Khattabi (Ecolo) étaient ainsi présents lors de cette conférence de presse de présentation.

“Urgences sociales et climatiques”

“Six familles politiques qui travaillent ensemble, c’est un spectre plus large que dans d’autres institutions, et pourtant cela ne nous a pas empêché de trouver des accords”, affirme Rudi Vervoort (PS) en introduction. “Nous devons répondre à des urgences sociales et climatiques, avec en prime un enjeu de gestion lié à une évolution de nos institutions”, ajoute-t-il. Le texte du gouvernement comporte ainsi trois axes : vers le citoyen, vers la transition environnementale et sur la gouvernance et l’image de Bruxelles.

Il a ensuite pointé les grands points de cet accord de majorité. Rudi Vervoort évoque l’urgence sociale, première priorité de cette législature. Il parle notamment de la crise du logement, souhaitant “apporter une solution à 15.000 Bruxellois en attente de logement”, et de l’accès à l’emploi “pour tous”, avec notamment la “garantie jeunes” d’abord réservée aux 18-30 ans qui sera bientôt étendue à l’ensemble des demandeurs d’emploi grâce à la “garantie solutions”. Il annonce également des mesures pour “garantir l’accès à la santé à tous” et pour l’enseignement à Bruxelles.

“Climatiquement neutre d’ici 2050”

Elke Van den Brandt (Groen), principale négociatrice du côté néerlandophone, a ensuite pris la parole pour évoquer le deuxième axe de cet accord de gouvernement. Elle a confirmé que pour assurer une transition écologique nécessaire, pour permettre à “la Région bruxelloise de devenir climatiquement neutre d’ici 2050”, il faudra “réduire l’impact de la voiture”, et proposer de nouvelles alternatives via la mobilité douce, un nouveau métro et de nouvelles lignes de tram. La zone 30 généralisée est également confirmée en Région bruxelloise, alors qu’une régulation est prévue pour les trottinettes et vélos partagés. La sécurité routière sera aussi une priorité.

Au niveau de l’économie, ce futur gouvernement bruxellois souhaite également mettre en avant “l’économie circulaire et régénérative” et prendre également un tournant technologique pour favoriser la “digitalisation de l’économie”.

Identité bruxelloise

Rudi Vervoort a ensuite confirmé que l’objectif est également d’arriver à l’équilibre budgétaire en Région bruxelloise d’ici 2025. “Nous avons besoin d’investissements stratégiques forts”, rappelle le ministre-président sortant. “Nous souhaitons également permettre à la classe moyenne de rester à Bruxelles”, via des mesures fiscales qui n’ont toutefois pas été précisées.

L’homme fort du futur gouvernement est également revenu sur la question de la gouvernance et de la participation citoyenne. Il annonce des conseils de ministres extraordinaires, auxquels la société civile pourra participer. Ces conseils de ministres seront organisés sur divers thèmes. Il confirme également le décumul intégral entre les fonctions parlementaires et d’échevins, et annonce une prochaine réduction du nombre d’échevins dans les communes bruxelloises.

Rudi Vervoort souhaite également que “la Région bruxelloise soit plus présente sur le plan international”, et veut valoriser l’image de Bruxelles. “Nous l’avons vu lors du Tour de France, Bruxelles a une carte à jouer”, dit-il. Il annonce notamment que Bruxelles se portera candidate pour être capitale européenne de la culture en 2030.

Cet accord d’une bonne centaine de pages ne sera distribué que ce jeudi aux parlementaires bruxellois, a-t-il encore été annoncé.

Pas encore de noms

Concernant l’attribution des compétences au sein de ce gouvernement, Rudi Vervoort n’a pas encore souhaité donner de précisions à ce sujet, “tant que les congrès de participations des différents partis n’ont pas rendu leur décision”. Le casting des ministres sera finalement négocié après ce vote des partis. Seule certitude : le Palais royal a confirmé que Rudi Vervoort prêtera serment en tant que ministre-président bruxellois ce jeudi.

Enfin, interrogé sur les dernières indécisions de l’Open VLD, qui souhaitait faire revenir le MR dans ces négociations régionales, Sven Gatz (Open VLD) s’est montré clair : “Il est normal que, dans une famille politique, on essaye d’aller vers une coalition en commun. Nous avons demandé le plus courtoisement possible de travailler avec le MR. Nous avons pris acte de la réponse, courtoise elle aussi”. L’Open VLD est donc le seul parti de la famille libérale à rejoindre ce gouvernement bruxellois avec le sp.a, Groen, Ecolo, DéFI et le PS.

Revivez la conférence de presse en intégralité :

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Grégory Ienco – Photo : Belga/Thierry Roge

■ Reportage de Michel Geyer et Anna Lawan.

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17 juillet 2019 - 17h53
Modifié le 18 juillet 2019 - 11h48