Charles Picqué : “On n’a toujours pas de plan B si la Flandre pousse au confédéralisme”
Charles Picqué (PS), bourgmestre de Saint-Gilles et président sortant du Parlement bruxellois, a répondu aux questions de Jean-Jacques Deleeuw dans L’Interview, ce mardi sur BX1.
Charles Picqué ne se dit « pas surpris » par les scores du PTB-PVDA et d’Ecolo-Groen en Région bruxelloise, et comprend du même coup une certaine baisse du score du PS. « Il faut bien que quelqu’un perde : des glissements se font », estime-t-il. Il explique également qu’il faut pousser la nouvelle génération sur l’ensemble du territoire bruxellois, et ne pas se concentrer sur certains quartiers, comme cela a pu être le cas par le passé. « Nous ne devons pas être dépendants d’une partie de Bruxelles : il faut être présent sur l’ensemble du territoire. Les listes doivent être plus diversifiées, avec des candidats venant du nord, de l’est, du sud. Il faut créer une nouvelle génération de candidats qui viennent des cantons où le PS a eu des scores plus mitigés », explique-t-il.
Concernant le Parlement bruxellois, Charles Picqué se réjouit de l’arrivée de nouveaux députés au sein de l’hémicycle. « Des nouveaux enjeux se profilent, une nouvelle génération arrive », lance-t-il. « Le Parlement bruxellois va devoir trouver une vitesse de croisière avec ces nouveaux députés. Il y a aussi un éparpillement des voix, ce sera un exercice peut-être un peu plus difficile. Il va y avoir un temps d’adaptation. Mais je suis optimiste », dit l’ex-président du Parlement bruxellois.
“Les francophones trop optimistes”
Au niveau fédéral, le bourgmestre de Saint-Gilles considère les résultats en Flandre comme « un dimanche noir ». Il estime que ces résultats ne sont toutefois pas surprenants : « J’ai toujours trouvé les francophones trop optimistes par rapport à ce qu’il se passe en Flandre. On a désormais une Flandre qui montre bien que deux opinions publiques différentes existent au Nord et au Sud de la Belgique. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut deux États : il y a bien des pays où deux régions ne votent pas la même chose. Ce n’est pas irréversible », clame-t-il.
Charles Picqué estime toutefois qu’il faut que les francophones se préparent à des négociations difficiles à l’avenir. « J’avais déjà dit en 2012 la nécessité de préparer un plan B au cas où la Flandre décide de mener la voie du confédéralisme. On n’a toujours pas de plan B peut-être par excès d’optimisme… Le Vlaams Belang est désormais là. Maintenant, il faut parvenir à expliquer aux francophones que la Flandre perçoit que l’autre partie de la Belgique l’empêche de prospérer. Les francophones doivent comprendre que c’est la finalité du Vlaams Belang et de la N-VA », annonce-t-il. « On parle de confédéralisme depuis des années, on ne revient jamais en arrière… Cela ne signifie pas la fin du pays, mais cela demande une capacité de négociation remarquable ».
► Retrouvez L’Interview du lundi au vendredi à 12h45 sur BX1.