Molenbeek obtient gain de cause, Fedasil doit quitter le home Sebrechts

D’abord utilisé pour acceuillir des réfugiés ukrainiens, il l’a ensuite été pour acceuillir des demandeurs d’asile du monde entier.

L’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile (Fedasil) doit faire évacuer les 400 demandeurs d’asile du Home Sebrechts à Molenbeek-Saint-Jean, a indiqué jeudi la commune à Belga, confirmant une information rapportée par plusieurs médias. La commune a obtenu gain de cause devant les tribunaux pour que la bâtisse ne puisse pas être utilisée comme centre d’accueil.

Lorsque la guerre a éclaté en Ukraine, Molenbeek avait autorisé à ce que l’endroit accueille temporairement des réfugiés ukrainiens. Cependant, par la suite, Fedasil a transformé le bâtiment en centre d’accueil pour les réfugiés de tous horizons sans en informer la commune.

En juin dernier, la bourgmestre Catherine Moureaux a donc décidé de porter l’affaire devant le tribunal de première instance, où elle a obtenu gain de cause un mois plus tard. Fedasil avait fait appel, mais jeudi, le juge a confirmé le jugement. Désormais, Fedasil doit évacuer les lieux au plus vite.

Dès le départ nous étions contre un centre d’accueil pour demandeurs d’asile, car le bâtiment n’était pas aux normes urbanistiques. De plus, il se situe dans un quartier résidentiel. Nous invitons la secrétaire d’État à l’Asile et à la migration (Nicole de Moor, NDLR) à respecter ce jugement“, a réagi Rachid Barghouti, le porte-parole de Catherine Moureaux. Il reste à savoir si Fedasil se pliera au jugement et évacuera les résidents, alors que les places manquent.

Nous sommes déjà une des communes les plus inclusives avec 400 à 500 places d’accueil pour les personnes vulnérables et les migrants qui se trouvent sur notre territoire. Ceci, alors que nous sommes une des communes les moins riches“, pointe de son côté M. Barghouti.

La réaction de la secrétaire d’État de Moor

La secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V) a réagi jeudi soir avec déception à la fermeture du centre.

“Je regrette profondément ces petits jeux pour éviter de devoir accueillir des demandeurs d’asile”, a déclaré la secrétaire d’État. “Nous allons maintenant soumettre un dossier à la Région de Bruxelles-Capitale pour demander une exception. Pas plus tard qu’aujourd’hui, il y a eu un débat en séance plénière de la Chambre, j’ai entendu tous les partis présents dire qu’ils ne veulent pas voir quelqu’un dormir dans la rue. Il n’y a pas de places de trop aujourd’hui. Fermer 400 places comme ça est impossible, et certainement pas à un moment où des personnes vulnérables risquent d’être mises à la rue”, a-t-elle dit.

 

Rédaction