MIMA : une rencontre entre policiers boxeurs amateurs et citoyens crispe des associations
Ce jeudi, le MIMA invite une vingtaine de boxeurs amateurs de la police de Bruxelles et le quartier à se retrouver sur un ring. Une situation qui fait polémique surtout dans le contexte actuel des violences policières.
Dans le cadre de l’exposition Local Heros, le MIMA organise un événement rassemblant des boxeurs amateurs de la police de Bruxelles et le quartier. L’objectif est d’effacer les idées préconçues qu’il y a entre les citoyens et les policiers. Selon le MIMA “nous voyons des boxeurs sur le ring avec leurs qualités propres et on oublie alors l’étiquette que nous avons peut-être collé à l’autre. L’empathie du public penche pour la bravoure et le fairplay“.
Cependant, cet évènement intervient dans un contexte où les violences policières sont dénoncées. On peut notamment faire référence à la mort de Sourour Abouda, où de nombreuses interrogations sont toujours présentes de côté de la famille sur les circonstances de sa mort.
► À revoir également : Justice pour Sourour : des centaines de personnes se sont rassemblées
Les collectifs sur les réseaux sociaux
En réponse à l’empathie du public, à la bravoure ainsi qu’au fairplay, le collectif Justice4Mawda (créer à la suite de la mort de la jeune enfant Mawda touchée par un coup de feu mortel d’un policier), ils expliquent “Évoquer ces notions sans ouvrir le débat nous semble dangereusement naïf au regard de la violence inégalitaire et du déséquilibre des forces déployées par la police sur les corps minorisés. Le spectacle des coups échangés sur un ring de performance est indécent. Non seulement, il appuie l’idée de deux clans opposés (le quartier vs la police) mais minimise aussi la violence policière vécue dans l’espace public. Dans un contexte où les violences policières ne font qu’augmenter, il est indécent de prétendre qu’on a affaire à deux adversaires archétypaux prétendument ramenés à un pied d’égalité sur un ring“.
Pour le collectif, cet évènement est l’occasion pour la police de redorer son blason, mais n’envisage pas de mettre en avant une communication réparatrice, antiraciste et démocratique.
Réponse du MIMA
Le MIMA a pris connaissance de la réaction du collectif. Pour le commissaire de l’exposition et le co-fondateur du MIMA Raphaël Cruyt, les commentaires négatifs par les associations qui luttent contre les violences policières mettent à mal des intentions du MIMA et leurs partenaires locaux. Et c’est indigné que le commissaire répond pour défendre son point de vue :
“Certains commentaires font l’amalgame de tous les maux et font penser qu’ils auraient la même cause, ce qui conduit à une simplification dangereuse de la réalité. Ainsi, croire que le MIMA aurait pu organiser une rencontre de boxe pour aborder un problème aussi dramatique que les violences policières est une insulte pour tous ceux qui collaborent avec le MIMA. Les commentateurs ne se sont manifestement pas ou mal renseignés sur le projet du musée.
Ces commentaires se trompent de cible et nuisent aux bonnes causes et les personnes qui les soutiennent.
À toutes les personnes qui par méprise ont été blessées par l’annonce de notre événement, je présente mes excuses et les invite dorénavant à œuvrer avec nous“.
Ca.Pa. / Image : MIMA