Une plaque pour les 60 ans du Congo à Ixelles : “La Belgique doit entamer un parcours de vérité”, dit Sophie Wilmès
À l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance du Congo, célébré mardi, la Première ministre Sophie Wilmès a inauguré une plaque commémorative à l’entrée de la maison communale d’Ixelles, à l’invitation du bourgmestre de la commune, Christos Doulkeridis (Ecolo).
“L’heure est venue pour la Belgique d’entamer un parcours de vérité” et “tout travail de vérité et de mémoire passe d’abord par (le fait de) reconnaître la souffrance de l’autre”, a rappelé la Première ministre Sophie Wilmès (MR) dans son discours.
Le ministre-président de la Région bruxelloise, Rudi Vervoort, ainsi que des membres de la communauté congolaise en Belgique, étaient également présents.
“En 2020, nous devons être en capacité de regarder ce passé partagé avec lucidité et discernement. Un passé également empreint d’inégalité et de violence vis-à-vis des Congolais”, a indiqué la Première ministre Sophie Wilmès lors de cette inauguration à Ixelles.
Le roi Philippe a aussi exprimé ses “plus profonds regrets” pour les “blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore trop présentes dans nos sociétés”, dans une lettre adressée au président de la RDC, Felix-Antoine Tshisekedi. Il est le premier souverain régnant à exprimer ses regrets à ce sujet. Le Roi avait été invité au Congo à l’occasion des 60 ans de l’indépendance du pays, mais n’a pas pu s’y rendre en raison de la pandémie de coronavirus.
“Il reste encore du travail”
Au sujet de la lettre du roi, le cheffe du gouvernement a précisé que “quand le Roi s’exprime, il le fait en je. Cela exprime ses émotions”. “Mais, par notre Constitution, il le fait sous la couverture du gouvernement. C’est donc en parfaite adéquation avec le gouvernement qu’il le fait”, a-t-elle nuancé.
“Le Parlement a décidé de se pencher sur le passé colonial de la Belgique dans une commission dédiée à cet effet afin d’en tirer les enseignements”, a-t-elle poursuivi. “Ce travail parlementaire doit s’organiser dans les meilleures conditions possibles. Cela doit se passer de manière sereine et cela prend du temps. Il ne faut pas anticiper sur les conclusions de ce travail”, a-t-elle ensuite ajouté. “Reconnaissons, avec honnêteté, que si notre pays a toujours bataillé ferme contre le racisme et toute forme de discrimination, il reste encore du travail pour garantir l’égalité des chances pour tous”, a déclaré la Première ministre, se disant “heureuse” de célébrer le 60e anniversaire de l’indépendance de la RDC.
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Sophie Wilmès s’est également dite “choquée par les propos inadmissibles” tenus récemment contre le bourgmestre de Ganshoren, Pierre Kompany. “Les mots ont un sens, même sur les réseaux sociaux”, souligne-t-elle. “Mais ce ne sont pas des faits isolés, chaque jour nombre de nos concitoyens subissent de tels discours. Nous ne devons rien laisser passer dans ce combat contre le racisme.”
“Notre engagement, notre implication dans les années à venir, restera grande. Il existe une volonté ferme de soutenir le processus de stabilisation et le développement de la RDC”, a assuré Sophie Wilmès, qui promet “un partenariat d’égal à égal, avec la population congolaise et pour le bien-être de tous les Congolais”.
Le 30 juin 1960 était proclamée l’indépendance de la République démocratique du Congo, après avoir été la propriété personnelle du roi Léopold II de 1885 à 1908 et la colonie de l’État belge pendant 52 ans.
Belga – Photos : Belga/Benoît Doppagne
■ Reportage de Valérie Leclercq, Yannick Vangansbeek et Laurence Paciarelli.