Un satellite fabriqué dans une cannette à Forest : l’expérience surprenante d’élèves de 5e secondaire
Cinq élèves de cinquième secondaire de l’Institut Sainte-Ursule à Forest prennent part depuis le début de l’année scolaire au projet CanSat Belgium, destiné à réaliser… un satellite en forme de cannette de 33cl avant de l’envoyer dans le ciel à bord d’une fusée. Dix-huit écoles tentent l’expérience, qui a déjà séduit de nombreuses classes ces dernières années.
Porté par les trois régions, le projet CanSat Belgium propose à des élèves de 5e secondaire de réaliser une expérience qui paraît assez folle à première vue : réaliser un satellite à partir d’une cannette de 33 cl et l’envoyer à bord d’une fusée. Depuis la conception jusqu’au lancement, ces astronomes en herbe doivent ainsi tout préparer à partir d’un budget de 500 euros et beaucoup d’ingéniosité. Sans autre aide que leur professeur de sciences et quelques rendez-vous avec des ingénieurs en charge du projet. Leur objectif est double : relever la température et la pression en temps réel grâce à ce satellite quand il sera lancé dans les airs, et une mission secondaire propre à chaque école.
Sept écoles bruxelloises
Nous sommes partis à la rencontre des élèves de cinquième secondaire de l’Institut Sainte-Ursule qui se sont lancés dans ce défi. Abderrahmane, Haïtham, Ikram, Nemo et Reda, réunis sous le nom des “Grasshoppers”, ont ainsi accepté de tenter ce projet, avec l’espoir de voir leur satellite lancé dans les airs d’ici la fin de l’année, depuis une piste de décollage en région liégeoise. En effet, seules douze des dix-huit écoles qui participent au projet pourront voir leur cannette lancée dans le ciel.
Les autres écoles bruxelloises participantes sont l’Athénée Marguerite Yourcenar (Team ISC-AMY), le Collège Saint-Pierre à Uccle (Team ISATIS), le KA à Etterbeek (O.R.I.O.N Team), l’École Européenne Bruxelles II (EEB2 Team), l’INRACI à Bruxelles (INRASAT), et le Collège Saint-Michel (Team DsanG).
Un concours européen avec l’ESA
Parmi les 12 équipes sélectionnées, celle qui aura le plus convaincu un jury d’experts le 21 mars prochain, au planétarium de Bruxelles, pourra représenter la Belgique lors du concours européen mené en collaboration avec l’ESA, l’agence spatiale européenne. Il y a deux ans, l’Institut Sainte-Ursule avait terminé troisième du concours et avait pu voir son satellite s’envoler grâce à une fusée depuis un pas de tir aux Pays-Bas.
Les élèves de Forest qui conduisent aujourd’hui le projet de bout en bout sont en tout cas fiers : passionnés d’astronomie, d’informatique ou d’ingénierie, ils souhaitent surtout apprendre de la gestion d’une telle entreprise en groupe. “On doit tout gérer nous-mêmes. On tente également d’avoir des aides extérieures, grâce à des proches ou des contacts que nous prenons, notamment avec des ingénieurs. Ou même sur Internet, on trouve plein de tutoriels”, explique Reda.
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Une campagne de sensibilisation
“On travaille après l’école, pendant les pauses de midi. Entre les cours, on se parle sur Slack. C’est vraiment intéressant pour le futur”, confirme Abderrahmane, qui s’occupe en parallèle de mener une campagne de sensibilisation aux études scientifiques dans l’école, grâce aux expériences menées avec le satellite. “Quand on a lancé un parachute du toit de l’école, tous les élèves de primaire étaient présents et émerveillés. Toute l’école nous soutient, c’est vraiment chouette”.
Les Grasshoppers espèrent ainsi mener à bien les deux missions proposées : outre le relevé en temps réel de la pression et de la température, les élèves souhaitent transformer leur cannette en “rover”, permettant à ce petit satellite de modéliser en trois dimensions la zone d’atterrissage grâce à une caméra et à un sonar. Ils ont ainsi déjà mené leurs premiers tests informatiques et continuent de travailler d’arrache-pied pour présenter leur projet, en anglais, devant le planétarium de Bruxelles, le 21 mars. Avec l’espoir de voir leur cannette s’envoler…
Grégory Ienco