Prisons : l’OIP dénonce des visites insuffisantes et des inégalités entre détenus
L’Observatoire international des Prisons (OIP) dénonce l’organisation des visites dans les établissements pénitentiaires.
Alors que les agents jugent la reprise des visites prématurée pour des raisons de sécurité et ont déposé un préavis de grève, l’OIP estime au contraire que les reprises des visites sont insuffisantes. “Accompagnées de mesures d’hygiène strictes, ces visites devraient être accordées plus largement tant quant à leur nombre que quant au nombre de visiteurs. “, indique l’association dans un communiqué. Elle dénonce même “la pression actuellement mise par les agents pénitentiaires en vue de retarder la reprise progressive des visites aux détenus.”
L’OIP dénonce aussi une trop large liberté laissée aux prisons dans l’organistion des visites, créant des inégalités entre détenus. Les systèmes de visioconférence n’ont pas été installés partout en même temps. Et dans certaines prisons, la reprise des visites, alors qu’elles sont “permises sous conditions restrictives strictes à partir du 25 mai par l’administration” ont été postposées, dit encore le communiqué.
Le manque de contacts entre les détenus et leurs enfants est également pointé du doigt : “seules quelques directions locales (elles se comptent sur les doigts d’une main) organisent des visioconférences entre les détenus et leurs enfants (notamment via le relais enfants-parents). Cette absence d’organisation place la Belgique à la traîne parmi les pays européens quand au respect du droit fondamental des détenus du maintien des liens familiaux.”
Selon l’OIP, la direction de la prison de Saint-Gilles impose aux détenus des masques de couleurs différentes en fonction de leur statut (à l’isolement, entrants, servants ou encore détenus pour raisons médicales), renforçant de la sorte la stigmatisation. “Dans le même temps, depuis le début de la crise, le port du masque par le personnel reste aléatoire et les instructions sur ce plan sont peu claires.” “L’OIP constate que les stratégies de sortie de crise du ministre de la Justice engendrent des inégalités au sein même de la population détenue, catégorisant davantage les détenus en stigmatisant encore certains d’entre eux.”, conclut le communiqué.
Rédaction en ligne