Etterbeek : un arrêté pour imposer la remise des données des personnes en quarantaine

Vincent De Wolf avec Masque Etterbeek - Belga Jasper Jacobs

Le bourgmestre d’Etterbeek Vincent De Wolf (MR) appelait ce mardi la Région bruxelloise à mettre en place un outil pour contrôler la quarantaine : il a finalement décidé de déjà agir au niveau communal.

Le bourgmestre a signé mercredi en début d’après-midi un arrêté de réquisition imposant au médecin-inspecteur d’hygiène de la capitale de lui remettre les coordonnées en sa possession de toutes les personnes domiciliées et/ou résidant sur le territoire de la commune au sujet desquelles il y a une suspicion de non-respect de l’obligation de soumission à un test de dépistage au coronavirus et/ou de l’obligation de quarantaine.

Vincent De Wolf, également député régional, s’inquiète de la hausse du nombre de nouvelles contaminations au Covid-19 en Région bruxelloise, qui a fait passer le taux d’incidence sur les 14 derniers jours à 345 cas pour 100 000 habitants pour la commune d’Etterbeek. Le bourgmestre affirme également qu’au contraire des autres entités fédérées du pays, les communes de la Région bruxelloise ne disposent pas des informations concernant la quarantaine et le test obligatoire des personnes de retour à l’étranger.

“Un refus d’Alain Maron”

Selon Vincent De Wolf, cette situation s’explique par le refus du ministre bruxellois de la Santé Alain Maron (Ecolo) de transmettre de manière systématique le nom des personnes non coopérantes aux bourgmestres et forces de l’ordre. “Ce refus et l’absence de contact pris par le médecin-inspecteur d’hygiène sont des facteurs de risques pour la population de la commune et tous ceux qui s’y rendent”, dit le bourgmestre.

“La commune n’est pas en mesure d’assumer la responsabilité qui lui est confiée en la matière, notamment de prendre et de faire respecter et de contrôler les mesures prophylactiques qui s’imposent, alors que les autorités communales disposent des ressources humaines et matérielles et de la connaissance fine du terrain qui leur permettent de convaincre, de contrôler et de surveiller le respect de la quarantaine… Les mesures à prendre supposent que les autorités communales connaissent l’identité des personnes qui résident sur le territoire communal, sont astreintes à une quarantaine et sont connues de médecin-inspecteur d’hygiène“, a-t-il justifié dans l’arrêté.-

À la suite de celui-ci, le médecin-inspecteur d’hygiène de la Commission communautaire commune est tenu de remettre au bourgmestre, dans les quatre heures de la signification de l’arrêté (NDLR : à 15h20), les coordonnées en sa possession de toutes les personnes qui sont domiciliées et/ou résidant sur le territoire de la commune d’Etterbeek au sujet desquelles il y a une suspicion de non-respect de l’obligation de soumission à un test de dépistage au coronavirus Covid-19 et/ou de l’obligation de quarantaine et/ou en raison du retour d’un séjour à l’étranger.

L’arrêté prescrit enfin que “le refus ou la négligence de se conformer aux mesures ordonnées” est punissable d’un emprisonnement de huit jours à trois mois et/ou d’une amende de 26 à 500 euros.

“Des agents s’occupent de ce contrôle”

Du côté du cabinet d’Alain Maron, on s’étonne d’un tel arrêté. “Les procédures de la Cocom sont déjà en place par rapport au contrôle de la quarantaine et des personnes qui doivent passer un test PCR en cas de retour de zone rouge. Plus de 40 agents s’occupent de vérifier sur place que ces mesures sont bien respectées, et le call-center mis en place depuis l’été s’occupe également d’appeler les personnes concernées”, rapporte le porte-parole du ministre de la Santé. “Une conférence des bourgmestres est prévue ce jeudi et nous discuterons donc de tout cela avec le bourgmestre d’Etterbeek”, précise-t-il encore.

Avec Belga –  Photo : Belga/Jasper Jacobs