Une oeuvre de Jan Fabre, condamné vendredi, plongée dans le noir aux Musées royaux des Beaux-Arts
Une décision du musée, suite à sa condamnation ce vendredi.
Dans l’escalier royal des Musées royaux des Beaux-Arts, l’oeuvre de Jan Fabre “Le regard en dedans (L’Heure Bleue)“, réalisée au style à bille sur sept panneaux, est désormais plongée dans le noir : suite à la condamnation de l’artiste anversois à une peine de prison avec sursis, ce vendredi, pour harcèlement sexuel au travail et attentat à la pudeur, le musée a pris la décision d’éteindre les éclairages autour de l’oeuvre, rapportent la RTBF et La Libre.
Ainsi, l’oeuvre ne sera plus éclairée durant dix-huit mois, la durée de la condamnation de l’artiste, “pour ne pas contribuer à sa notoriété“, indique à La Libre Michel Draguet, le directeur du musée, qui précise néanmoins que l’oeuvre ne devrait pas être démontée, mais accompagnée d’un texte de contextualisation.
“Cette décision est prise en concertation avec BELSPO, la politique scientifique belge dont les Musées dépendent“, explique également Amélie Jennequin, directrice de la communication des Musées royaux des Beaux-Arts, dans le 13h de la RTBF, “[La question de dissocier l’homme et l’artiste] reste le débat actuel : nous, en tant qu’institution culturelle, l’une de nos missions premières reste la conservation du patrimoine artistique. C’est donc une question qui est très complexe pour nous, et qui ne permet pas de répondre dans la précipitation : une réflexion plus approfondie, à plus long terme, est en cours actuellement […] sur ce type de questions de société“.
Dissocier l’oeuvre et l’artiste ?
Le débat autour de la mise en valeur des oeuvres de l’artiste bat son plein, ce week-end. Ainsi, les députés du Parlement flamand sont partagés sur la question, alors qu’une oeuvre orne la Zuilenzaal. Si Vooruit est en faveur du retrait, les autres partis de la majorité flamande (Open VLD-N-VA et CD&V) émettent, eux, des réserves.
Le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot (Les Engagés), lui, a indiqué ne pas souhaiter faire enlever l’imposante tortue dorée installée à la Citadelle. Une autre oeuvre d’importance est aussi présente au Palais royal de Bruxelles, sous la forme d’un plafond recouvert d’élytres de scarabée.
ArBr – Photo : Belga (archives)