Une dizaine de femmes rassemblées à Bruxelles pour la première grève féminine
Le coup d’envoi de la première grève pour les droits des femmes a été donné ce vendredi matin. A l’initiative du Collecti.e.f 8 mars, les femmes sont appelées à faire la grève du travail salarié, du soin aux autres, de la consommation ou étudiante en cette Journée internationale des droits des femmes. A 9h00, une dizaine de femmes – et quelques hommes – se rassemblaient au carrefour de l’Europe, devant la gare de Bruxelles-Central.
“Grève de l’utérus”, “Contre le patriarcat mondial”, “Assez qu’on se mêle de nos vies et de nos corps”, les pancartes fleurissaient vendredi matin au carrefour de l’Europe. Alors que des stands et autres podiums étaient en train d’être érigés, une petite dizaine de femmes, habillées en mauve pour la plupart, se rassemblaient pour cette première grève féminine.
“Quand les femmes sont en grève, le monde est par terre. C’est à partir du travail gratuit assumé par les femmes que la société patriarcale tient”, dénonce cette gréviste, affublée d’une toge blanche et d’une mitre. “Je suis habillée ainsi car je suis contre toutes les religions patriarcales, misogynes, élitistes et machistes. Elles sont très conservatrices, surtout envers les femmes”, s’exclame-t-elle.
La première grève des femmes est soutenue par certains syndicats, présents à Bruxelles vendredi matin. “Les femmes sont discriminées dans le monde du travail avec l’écart salarial, les mesures de fin de carrière qui touchent surtout les femmes, les temps partiels…”, explique Alice Mazy, responsable communication pour la CNE. “Les travailleuses restent pauvres et il est important de montrer qu’on soutient les revendications du collectif.”
“Toutes les revendications nous touchent mais surtout celles liées au travail”, souligne Florence Lepoivre, directrice des services syndicaux à la centrale générale de la FGTB. “Les femmes sont discriminées à l’embauche, lors de l’octroi de promotions (…) mais aussi lors de la pension: les hommes perçoivent une retraite en moyenne 20% plus élevée que celle des femmes”, dénonce la syndicaliste.
Jusque 17h00, des actions de sensibilisation sont organisées au carrefour de l’Europe, comme des assemblées thématiques “sur la lutte contre le racisme, pour le climat et l’écologie, sur le travail salarié, sur les violences ou encore les LBTQI (lesbiennes, bisexuels, transexuels, queer, intersexe, NDLR)”, annonce Pauline Forges, membre du collectif. “Le but est de donner la parole aux femmes. Il faut commencer par se parler pour lutter ensemble.”
Belga/Photo : Laurie Dieffembacq