Quel impact a eu la crise sanitaire sur les travailleurs à Bruxelles ?
Les conséquences socio-économiques de la crise sanitaire sont venues renforcer la pauvreté et les inégalités déjà préexistantes à Bruxelles.
La FGTB Bruxelles a sorti son baromètre socio-économique 2022. Son constat : la pandémie n’a épargné aucune catégorie de travailleurs et travailleuses. Mais ceux-ci ont été affectés de façons très différentes. Plusieurs points sont à retenir.
Tout d’abord, les travailleurs des secteurs “essentiels”, – qui sont à 82 % des femmes – ont dû continuer à travailler pendant la crise en supportant une charge de travail et psychosociale accrue. Ce faisant, note le baromètre de la FGTB, “on aurait pu légitimement nourrir l’espoir de voir leur rôle dans la crise reconnu et leur métier revalorisé. Il n’en a rien été jusqu’à présent”. Les chômeurs temporaires n’ont pas été non plus épargnés, avec une perte de revenu en moyenne de 381 euros par mois pour les travailleurs à temps plein. Aussi, les travailleurs “privés de protection sociale complète” comme les étudiants, stagiaires, faux indépendants, travailleurs de l’économie informelle, intérimaires etc, sont “eux passés entre les mailles du filet et n’ont pas bénéficié du chômage temporaire Corona et n’ont pas nécessairement eu droit au revenu d’intégration sociale”.
Jusqu’à 56 % des travailleurs bruxellois en télétravail
Le baromètre note aussi que le recul général de l’emploi durant la crise sanitaire “a particulièrement frappé les travailleurs les plus précaires”. Ainsi, alors que l’emploi s’est globalement maintenu, l’emploi temporaire à temps partiel a lui reculé de 25% parmi les résidents bruxellois de moins de 54 ans.
>>> A lire aussi : Estelle Ceulemans reconduite en tant que Secrétaire générale de la FGTB Bruxelles
Les télétravailleurs ont aussi été impactés par la crise. Certes, souligne le baromètre, “ils ont pu conserver leur revenu, mais ils n’ont pas tous pu travailler dans de bonnes conditions et ont été soumis à des risques psychosociaux importants”. Au plus fort de la crise, jusqu’à 56 % des travailleurs bruxellois ont télétravaillé.
Certaines catégories encore plus impactées
Ce sont les femmes qui ont payé le plus lourd tribut avec des pertes de revenus plus importantes ainsi que des charges de ménage et psychosociales accrues. Ceci sans oublier l’augmentation des violences conjugales. Aussi, les personnes de nationalité ou d’origine étrangères ont été plus touchées par les conséquences socio-économiques de la crise sanitaire.
Le baromètre souligne que les conséquences socio-économiques de la crise sanitaire sont venues renforcer la pauvreté et les inégalités déjà préexistantes à Bruxelles. Alors que le loyer moyen est passé de 440 à 803 euros par mois en dix ans et que l’augmentation des prix de l’énergie augmente la précarité énergétique, ce sont en tout pas moins de 463.000 Bruxellois qui sont désormais concernés par le risque de pauvreté et d’exclusion sociale.“Il est devenu de plus en plus difficile pour de nombreux habitants bruxellois de vivre en Région bruxelloise dans de bonnes conditions”, note le baromètre.
A.D. – Photo : Belga