L’Hôtel Métropole contraint d’envisager l’arrêt de ses activités : 129 emplois sont menacés

La SA Hôtel Métropole se voit contrainte d’envisager la cessation définitive de son activité hôtelière, la crise due au coronavirus s’ajoutant à la situation difficile vécue par l’hôtel cinq étoiles bruxellois depuis des années, a-t-elle annoncé mercredi.

Les représentants du personnel ont été informés du projet de fermeture d’entreprise ce mercredi, au cours d’un conseil d’entreprise. La fermeture de l’hôtel menace l’emploi de 129 salariés.

Depuis 2015, l’Hôtel Métropole, qui se présente “comme l’un des derniers grands hôtels bruxellois encore indépendant, détenu par des actionnaires familiaux” et comme “le seul hôtel 5 étoiles de Bruxelles à ne pas appartenir à une chaine internationale d’hôtels”, a accumulé les déboires et cinq années de pertes nettes consécutives. Après les attentats de Paris (2015) et de Bruxelles (2016), ce sont les travaux du piétonnier qui ont nui à ses activités.

“L’année 2020 devait s’annoncer plus fructueuse avec la clôture des travaux liés au piétonnier mais cet espoir de redressement s’est effondré ces mois de mars et avril par suite de la pandémie du coronavirus et des mesures requises pour la gestion de celle-ci”, déplore la direction dans un communiqué. Face à “l’absence totale” d’activités hôtelières et à la contraction de loyers commerciaux issus de son activité immobilière, l’hôtel dit ne pas avoir d’autre choix que de fermer ses portes. La procédure Renault a été déclenchée le 20 avril et concerne 129 travailleurs, soit 92 ouvriers et 37 employés, annoncent les syndicats.

“Après des années de pertes, les réserves sont aujourd’hui épuisées et ne permettent pas d’affronter une période de déconfinement totalement incertaine”, ajoute la SA Hôtel Métropole. La direction de l’hôtel entend dès à présent consulter son personnel “pour définir ensemble les solutions ou mesures qui pourraient être apportées ou prises”. Elle dit comprendre l’émoi suscité et assure qu’elle “mettra tout en œuvre pour apporter l’écoute et le soutien nécessaires au personnel pendant toute la durée de la procédure.”

Face à cette décision, le front commun syndical (CGSLB, CSC et FGTB) se dit “déçu” et estime que “la direction profite de la crise pour prendre cette décision de fermeture”. Le front commun demande de la Région bruxelloise et du gouvernement fédéral “des mesures de soutien fortes” pour aider “le secteur horeca mis à mal par la crise du coronavirus”. (avec Belga)

■ Reportage de Michel Geyer, Thierry Dubocquet et Pierre Delmée.