Les élèves de l’Athénée Marguerite Yourcenar dénoncent un taux d’échec très important dans l’établissement
Dans cette école de la ville de Bruxelles, le taux d’échec en cette fin année scolaire est interpellant. 60% des élèves de 5ième secondaires échouent et sur 79 élèves de rhéto, 12 ont réussi du premier coup et accèdent aux études supérieures. L’Athénée Marguerite Yourcenar est un cas isolé : “Ce n’est pas la même chose que dans les autres établissements scolaires de la Ville de Bruxelles“, explique l’inspecteur pédagogique de l’enseignement secondaire pour la Ville de Bruxelles, “Ce qu’il faut savoir c’est qu’ici, nous sommes dans une pédagogie différente. On met l’accent sur la progression sur un degré. Il n’y a donc pas la possibilité pour les 3ième et les 5ième secondaire d’avoir des examens de passages. La seule formule possible quand on n’a pas le niveau – quand je ne dis pas le niveau, c’est quand même à raison de 15h d’échec dans la grille horaire hebdomadaire – la seule possibilité c’est de délivrer une AOC (attestation d’échec), ce que le conseil de classe a fait“.
Les élèves parlent d’injustice. Certains parlent d’un système de cotations incohérent. Sarah, élève de 5 ième année secondaire, explique: « Le système de cotation est un système d’appréciation c’est-à-dire que le professeur décide de l’acquisition ou non de la matière mais vu qu’il n’y a pas de points, cela laisse place à beaucoup de subjectivité. On ne sait pas repasser après les professeurs pour vérifier. C’est un système opaque et illisible par les élèves. D’ailleurs pendant la réunion des parents, j’ai demandé à vérifier mes copies. J’ai découvert qu’un de mes examens a été mal corrigé. Je passe de 11h d’échecs à seulement 5h d’échecs. J’en ai fait part à la direction, elle me demande d’introduire un recours sans lequel rien ne changera. Je vais donc peut-être pouvoir être en 6ième. Ce taux d’échec anormalement élevé, c’est surtout des conseils de classes et des corrections d’examens bâclés. C’est une année de notre vie qu’ils peuvent nous faire perdre. »
■ Reportage de Samia Er-Rami, Yannick Vangansbeek et Pierre Delmée