Bruxelles-Ville : un bon de 60€ pour lutter contre la précarité menstruelle

La précarité menstruelle touche de plus en plus d’étudiantes. Les initiatives se multiplient pour donner accès à des produits hygiéniques de qualité. Le CPAS de la Ville de Bruxelles vient de lancer un bon d’achat de 60 euros, et plus de mille jeunes filles en profitent déjà.

Hakima fait partie de ces nombreuses étudiantes pour qui la précarité menstruelle est une réalité. Quand on est jeune et sans emploi, difficile d’assumer le coût de ses protections hygiéniques. “C’est hors de prix. Surtout chaque mois, c’est vraiment cher. Je préfère acheter un paquet à 2.50€ ou 3€. C’est aussi cher, mais ça va“.

La jeune fille est bénéficiaire du bon d’achat de 60€ offert par le CPAS de Bruxelles. L’objectif de l’initiative est de pouvoir se procurer des produits hygiéniques de qualité. Le chèque peut être échangé en grande surface contre des produits hygiéniques.

L’ASBL Bruzelle constate que la précarité menstruelle prend de plus en plus d’ampleur chez les jeunes. Faute de moyens, 5% des filles manquent l’école. L’association salue donc l’initiative, mais nuance : “Toutes les initiatives pour lutter contre la précarité menstruelle sont de bonnes initiatives. Maintenant, est-ce que c’est assez ? Je ne pense pas que ce soit suffisant, 60€. C’est mieux que rien, mais je ne pense pas qu’on lutte contre la précarité menstruelle en distribuant des chèques. On le fait en donnant un accès gratuit aux produits menstruels“, réagit Veronica Martinez, fondatrice de Bruzelle.

Avec un budget de 70.000€, l’action menée par le CPAS de Bruxelles a pu aider 1.100 étudiantes.

■ Reportage de Mélinda Bilmez, Thibaut Rommens , Yannick Vangansbeek, Timothée Sempels et Séverine Rondeau