Bonne gouvernance à Bruxelles : va-t-on assez loin?
Le Parlement bruxellois a adopté aujourd’hui une série de mesures avec comme ligne de mire: la bonne gouvernance. Au programme, cadastre des rémunérations publiques et privées, élargissement du plafond des rémunérations à de nouvelles fonctions ou encore création d’une commission de déontologie mais toujours pas d’accord sur le décumul. Ces mesures vont-elles assez loin ? On en débat dans M, le magazine de la rédaction.
Après le scandale du Samusocial, le Parlement bruxellois veut se mettre à l’heure de la transparence. Il adopte aujourd’hui une série de mesures (détaillées ici) adoptées certaines fin 2018, d’autres dans le courant de la prochaine législature. S’agit-il d’une vraie avancée ? Oui et non selon le politologue Pascal Delwit. “Dans la réflexion sur la gouvernance et sur le renouveau politique, il y a des avancées” mais il reste cependant de la place pour de l’évolution notamment au niveau du “décumul des fonctions exécutives communales et le mandat de parlementaire ou encore la taille des collèges des bourgmestres et échevins” explique le politologue.
Par contre, en terme de transparence des mandats et des rémunérations, les avancées proposées pour éviter les conflits d’intérêt vont dans le bon sens. Le plafond des rémunérations pour les élus bruxellois fixé à 150% du salaire d’un député fédéral dans une ordonnance de 2006 est aujourd’hui étendu à de nouveaux acteurs comme les responsables d’intercommunales et aux détenteurs de fonctions spéciales comme le président et vice-président du Parlement bruxellois. Mais pour Christophe Van Gheluwe de Cumuléo, “il s’agit du renforcement d’un système qui n’a jamais été appliqué“. L’ordonnance de 2006 prévoit la mise en place d’une cellule de contrôle, “cellule qui n’a jamais été mise en place par le Ministre-Président“.