Acquittement de Bouchra Farih : la jeune femme était accusée d’avoir tué son petit frère
Le jury d’assises de Bruxelles a acquitté hier soir Bouchra Farih. Cette jeune femme de 20 ans était accusée d’avoir tué son petit frère, Soufiane. Le petit garçon de 4 ans était décédé au domicile parental à Berchem-Saint-Agathe le 1er juillet 2015, alors qu’il se trouvait seul avec sa grande sœur.
Le jury de la cour d’assises de Bruxelles a conclu qu’il subsistait un doute raisonnable quant à la culpabilité de Bouchra Farih et a donc acquitté la jeune femme qui avait fait 14 mois de détention préventive. “Le décès de la victime ne peut être relié avec certitude à l’intervention d’un tiers”, a dit la cour, ajoutant que la cause du décès de Soufiane “ne peut être déterminée”.
Dans leur arrêt, juges et jurés ont retenu que le docteur Philippe Boxho, médecin légiste qui avait été mandaté par la cour en tant que contre-expert, avait affirmé que les pétéchies pouvaient apparaître suite à une réanimation intense, ce qui fut le cas pour le petit Soufiane. Quant à la marque rectangulaire imprimée sur le cou de l’enfant, le docteur Boxho avait conclu qu’il pouvait s’agir d’une lésion dite parcheminée, autrement dit provoquée juste après la mort ou lorsqu’on est en train de mourir, ont relevé le jury et les magistrats de la cour.
Ceux-ci ont précisé qu’aucun objet de la même forme rectangulaire n’avait été trouvé dans l’appartement de la famille Farih. Par ailleurs, certains médecins experts avaient parlé de la possibilité d’une mort subite qui ne laisse aucune trace, plus précisément le syndrome Brugada, du nom d’un médecin cardiologue et professeur de l’UZ Jette.
Au terme de la lecture de l’arrêt, le président de la cour Michel De Grève s’est adressé à Bouchra Farih. “Comme vous l’avez entendu, ce n’est pas un acquittement pur et simple. J’espère que vous serez en paix avec votre conscience”, a-t-il déclaré.
Une affaire qui remonte à 2015
Le 1er juillet 2015 vers 16h00, Bouchra Farih avait appelé une voisine l’informant que son petit frère, Soufiane, était inerte dans un fauteuil, dans l’appartement de leurs parents à Berchem-Sainte-Agathe. Les secours avaient été appelés et, une fois sur place, avaient tenté de réanimer l’enfant de 4 ans. Mais son décès avait été prononcé une heure plus tard.
La justice avait estimé que le décès était suspect et avait entamé une enquête. Le corps du petit garçon présentait des lésions pouvant suggérer qu’il avait été étranglé, comme des pétéchies autour des yeux mais aussi une trace de strangulation qui pouvait laisser penser qu’on lui avait passé une ceinture avec une boucle rectangulaire autour du cou.
Néanmoins, des médecins requis par les conseils de Bouchra Farih avaient affirmé que d’autres causes de la mort étaient plausibles, comme une déficience respiratoire ou une crise d’épilepsie. Bouchra Farih avait été inculpée de meurtre mais elle a toujours nié être impliquée dans le décès de son petit frère.
Belga – Photo: Belga/Eric Lalmand