Auderghem : près de 200 personnes protestent contre les flexi-jobs devant le siège de Comeos
Environ 200 manifestants issus des syndicats socialiste, chrétien et libéral ont mené mercredi une action de protestation devant le siège de Comeos, la fédération des employeurs du commerce. Ils s’opposent à la flexibilisation accrue du marché du travail. Une délégation syndicale a ensuite rencontré la direction pour une entrevue “positive”, selon les deux parties.
En pleine période de soldes, le SETCa, la CNE et la CGSLB, avancent que les conditions de travail dans le secteur du commerce ne sont pas à brader. Ils s’opposent à l’arrivée des flexi-jobs, un nouveau type d’emploi permettant à un travailleur occupé à 4/5e d’effectuer des prestations complémentaires exonérées de cotisations sociales. Les syndicats réclament du travail à temps plein, à durée indéterminée et respectueux des barèmes pour les travailleurs.
Le SETCa rappelle notamment que la moitié des travailleurs du commerce sont employés à temps partiel et réclament des heures complémentaires pour gagner davantage. Pour eux, voir arriver des flexi-jobbers reviendrait à supprimer toute possibilité d’enfin accéder au temps plein. “Les flexi-jobs sont un danger pour les travailleurs du commerce”, a souligné Myriam Delmée, vice-présidente du SETCa. “De l’emploi, il en faut dans les grands magasins, mais il faut surtout de l’emploi de qualité, car il y en a marre d’avoir des travailleurs pauvres.”
“Rencontre constructive”
Des actions avaient déjà été menées à la fin de l’année dernière afin de sensibiliser le gouvernement fédéral et l’appeler à mettre un terme à la flexibilisation du marché de l’emploi. Avec l’action de mercredi, qui a duré environ une heure, ils veulent également donner un signal clair aux employeurs.
“La concertation s’est très bien déroulée”, a de son côté déclaré le CEO de Comeos Dominique Michel après l’entrevue avec les syndicats. Selon lui, il n’y a pour le moment pas de demande de flexi-jobs auprès des entreprises membres. “Il est certes important que nous ayons la possibilité de nous adapter dans le futur. Nous souhaitons une grande discussion sur la flexibilité, pas uniquement sur cette seule mesure.”
Les syndicats ont également qualifié la rencontre de constructive. Ils ajoutent que les employeurs décidant d’appliquer malgré tout les flexi-jobs s’exposent à rompre la paix sociale et doivent s’attendre à des actions. “La balle est dans leur camp”, a averti le secrétaire LBC-CNE Chris Van Droogenbroeck. “Lorsqu’on trouvera un flexi-jobber dans un commerce, on prendre nos responsabilités et on bloquera les magasins. Ce sera la guerre dans les entreprises”, a renchéri Myriam Delmée. (avec Belga)
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