Un éducateur de rue revient sur les émeutes d’Anderlecht : “Il faut se demander pourquoi on en est arrivé là”
Ahmed Ouammara, directeur de l’AMO Alhambra et éducateur de rue dans le quartier de Cureghem, revient sur les émeutes qui ont émaillé la journée de samedi à Anderlecht. Il s’interroge notamment sur la présence policière en place ce jour-là.
S’il n’était pas présent au moment de ces manifestations qui ont fait suite au rassemblement mené pour Adil, le jeune homme de 19 ans décédé au volant de son scooter après un accident avec une voiture de police la veille, Ahmed Ouammara connaît très bien le quartier de Cureghem à Anderlecht, ainsi que les jeunes qui y vivent. “Il faut toujours essayer de comprendre l’élément déclencheur. Qu’est-ce qui fait qu’à un moment, des jeunes se mettent à jeter des pierres ? Alors qu’au départ, un rassemblement pacifique était prévu. Mais lors de ce rassemblement pacifique, il y avait déjà des combis de police autour. Vous vous posez des questions”, explique-t-il.
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Ahmed Ouammara estime que les contrôles de police abusifs sont toujours monnaie courante et peuvent être vus “comme une forme d’agression” par les jeunes de ces quartiers. “On met peu en avant ce que font ces jeunes. Durant le confinement, des jeunes se sont rassemblés pour récolter des colis alimentaires et les distribuer auprès des personnes du quartier les plus fragilisées et marginalisées. Alors qu’ils sont eux mêmes dans une situation difficile”, explique-t-il.
Le directeur de l’AMO Alhambra salue tout de même la rencontre récente avec le bourgmestre d’Anderlecht Fabrice Cumps (PS) et parle d’un geste dans la bonne direction.
■ Reportage de Sabine Ringelheim, Marjorie Fellinger et Laurence Paciarelli.
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