Emeutes à Anderlecht : retour au calme ce dimanche

Les actes de violence et de destruction de biens se sont poursuivis à Anderlecht, dans la nuit de samedi à dimanche, après que des émeutes ont éclaté samedi en début d’après-midi.

Il y a encore eu, au cours de la nuit, quelques rassemblements d’une dizaine de personnes et des véhicules ont été incendiés. Les faits ont abouti à une dizaine de nouvelles arrestations portant le total à 57 jusqu’à présent“, a indiqué ce matin Adeline Roty, porte-parole de la zone de police Bruxelles-Midi.

La situation est actuellement calme, selon le bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps (PS), qui confirme par ailleurs qu’un commissariat a été la cible de jets de pierres durant la nuit de samedi à dimanche.

La police précise que “tous les scénarios restent ouverts“, autrement dit d’autres incidents pourraient encore se produire. “Nous avons prévu la mise en place d’un dispositif d’intervention renforcé et nous pouvons faire appel à la police fédérale et aux autres zones de police de Bruxelles si nous avons besoin d’appui supplémentaire“, a précisé la porte-parole de la zone de police Bruxelles-Midi.

Hier vers 14h00, des rassemblements de personnes, interdits en cette période de confinement, ont eu lieu à Anderlecht, amenant la police à intervenir. Selon le chef de corps de la zone de police Bruxelles-Midi, Patrick Evenepoel, les policiers ont immédiatement essuyé des jets de pierres et ont donc procédé à des arrestations, notamment dans le quartier Clémenceau. Les émeutes se sont poursuivies tout l’après-midi jusque dans la nuit après un moment d’accalmie en début de soirée où la police annonçait maîtriser la situation.

Selon divers médias, vers 22h00, ce sont des commissariats qui ont été la cible de jets de pierres et des véhicules ainsi que du mobilier urbain ont été incendiés. “Il y a eu des jets de pierre sur le commissariat de la maison communale vers 22h00“, a confirmé dimanche à l’agence Belga Fabrice Cumps, bourgmestre d’Anderlecht. “Et il y a eu également cinq incendies de voitures à plusieurs endroits différents“.

Plus tôt dans l’après-midi de samedi, des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient que des voitures de police avaient aussi été la cible de casseurs et qu’une arme avait été volée à l’intérieur d’un de ces véhicules. “L’enquête suit son cours concernant le vol de cette arme“, a précisé la police dimanche. “On n’a pas encore retrouvé l’arme“, a ajouté le bourgmestre. “Par contre, on a beaucoup de vidéos du déroulement des faits et donc nos services d’enquête s’en servent pour identifier l’auteur“.

Selon Fabrice Cumps, la situation ce dimanche est de nouveau calme. “Nous avons également une cellule de veille sur les réseaux sociaux qui observe les différents appels à rassemblement, mais il n’y a pas de nouveaux messages inquiétants“, a-t-il expliqué.

Les appels au rassemblement ont été lancés sur les réseaux sociaux pour exprimer un mécontentement en raison du décès d’un jeune Anderlechtois vendredi soir après une course-poursuite avec la police. Adil, âgé de 19 ans, circulait en scooter sur le quai de l’Industrie à Anderlecht lorsqu’il a percuté de plein fouet un véhicule de police qui venait en contresens. Il fuyait une première patrouille de police qui avait tenté de le contrôler. Le véhicule qu’il a percuté était une autre patrouille qui arrivait en renfort. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de l’accident.

Notre message mais aussi celui de la famille du jeune Adil, c’est un appel au calme. Je voudrais rappeler aussi que nous serons très fermes s’il devait y avoir de nouveaux incidents“, a encore commenté dimanche Fabrice Cumps.

Un oncle et un cousin de la victime se sont entretenus samedi avec les autorités communales. Ils ont affirmé que leur famille n’était pas à l’origine des appels au rassemblement qui ont été lancés.

Belga (Photo : Archive bx1/Thomas Dufrane)

  • Reportage de Thomas Dufrane et Marjorie Fellinger 

Partager l'article

12 avril 2020 - 12h50
Modifié le 12 avril 2020 - 19h22