Projet PAT : la force du vécu pour accompagner les plus fragilisés
Le projet PAT – Peer And Team Support, porté par le SMES, célèbre cette année ses cinq ans.
Au centre du dispositif : la pair-aidance, un modèle d’accompagnement dans lequel des personnes ayant traversé une expérience similaire — maladie, handicap, addiction, troubles psychiques ou précarité — soutiennent d’autres personnes grâce à leur vécu.
La pair-aidance repose sur le savoir expérientiel. Contrairement aux professionnels formés de manière théorique, les pair-aidants mobilisent leur propre parcours de rétablissement. “Les pair-aidants exploitent leur savoir expérientiel, leur vécu, leur galère parfois, et tous les outils qu’ils ont glanés pour se rétablir”, explique Cécile Histas, formatrice et accompagnatrice au sein du projet.
Ce lien commun crée une reconnaissance immédiate et évite aux personnes aidées de devoir répéter constamment leur histoire, ce qui instaure une relation authentique et non jugeante.
La pair-aidance joue aussi un rôle essentiel dans la lutte contre les préjugés encore omniprésents dans les secteurs psychiatriques, des assuétudes ou de la précarité.
Le projet PAT mène un travail de plaidoyer pour déconstruire ces craintes et renforcer la légitimité de ces intervenants.
Devenir pair-aidant ne suit pas un parcours classique : on le devient grâce à son vécu et aux ressources mobilisées pour se rétablir.
Deux formations certifiantes existent en Belgique francophone, à l’Université de Mons et à la Plateforme Bruxelloise pour la Santé Mentale.
La profession n’est toutefois pas encore pleinement reconnue, et un cadre statutaire reste à construire.
Les pair-aidants interviennent principalement dans la santé mentale, les addictions et la précarité, mais leur rôle s’étend désormais à d’autres secteurs comme le travail du sexe, la pédopsychiatrie ou l’accompagnement du burn-out.
Partout où l’expérience vécue apporte une valeur ajoutée, leur présence s’avère précieuse.