Voici ce que dit la “note de départ” de la N-VA pour le futur gouvernement flamand
La “note de départ”, publiée lundi par l’informateur flamand et président de la N-VA Bart De Wever en vue d’entamer des négociations afin de doter la Flandre d’un nouveau gouvernement régional avec une majorité “suédoise”, propose d’aider au moins 120.000 Flamands à trouver un emploi ces prochaines années.
Avec, comme objectif : un taux d’emploi de 80%, précise le texte, publié par la direction du parti nationaliste et soumise à deux partenaires possibles de coalition, l’Open Vld et le CD&V, dont le bureau de parti respectif s’est réuni pour donner le feu vert au lancement du processus de la formation d’un exécutif qui serait dirigé par l’ex-vice-Premier ministre fédéral Jan Jambon, désigné comme son candidat ministre-président lundi par son parti.
En 2018, le taux d’emploi des personnes âgées de 20 à 64 ans s’élevait à 74,6% en Flandre. “Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour que tous les Flamands, sans distinction aucune, soient tentés par le travail. Parce qu’un emploi est non seulement le levier le plus important dans la lutte contre la pauvreté, mais est également la clé du bien-être personnel et social”, précise Bart De Wever.
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Réseau 5G et formation “de haut niveau”
Sa note indique encore que l’agence flamande pour l’emploi VDAB (l’équivalent du Forem en Wallonie et d’Actiris à Bruxelles, ndlr) doit renforcer sa coopération avec les autorités locales et les entreprises. De cette manière, les demandeurs d’emploi, les nouveaux arrivants et les personnes inactives pourront être guidés de manière intensive par une formation, un recyclage et une voie d’accès au travail. “Chaque nouvel arrivant ayant une perspective professionnelle sera également obligé de s’inscrire auprès du VDAB”, poursuit l’informateur.
Bart De Wever préconise aussi que la Flandre devienne une “référence mondiale” en termes d’innovation, de transformation numérique et de technologie. La Flandre doit pouvoir concurrencer les grands pays scandinaves et se hisser parmi les principaux acteurs européens, estime-t-il encore.
Cela se fera avec “un capital de risque supplémentaire, des investissements ciblés dans la recherche et le développement, un réseau 5G à l’échelle de la Région, des procédures d’octroi de licences flexibles et une formation de haut niveau”, poursuit le document.
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“Pas à prendre ou à laisser”
Cette “note de départ”, doit servir de document de base – il n’est pas “à prendre ou à laisser”, a précisé la N-VA – prend aussi en compte la responsabilité et la solidarité comme principes directeurs. Le texte initial de l’informateur Bart De Wever stipule que la Flandre doit œuvrer pour la transition vers une société à faibles émissions de carbone. Cela doit être fait principalement en accélérant l’innovation, car c’est la “clé” de la réalisation des engagements contractés par la Belgique et la Flandre dans un contexte européen.
La note ne reprend nulle part la proposition d’instaurer une taxe kilométrique – déjà enterrée en avril dernier par le ministre flamand sortant de la Mobilité, Ben Weyts (N-VA) – ou une consigne sur les bouteilles en plastique et les canettes. Quant au “betonstop” (l’interdiction, d’ici 2040, de toute forme d’urbanisation d’espaces ouverts), il est remplacé par un “bouwshift” (“décalage de construction”).
Six mois d’attente pour les allocations familiales
Toujours dans cette note, l’informateur Bart De Wever propose d’instaurer un délai avant de pouvoir bénéficier de la couverture sociale flamande : toute personne qui en ferait la demande devrait au préalable avoir vécu cinq ans de manière ininterrompue, légale et effective en Belgique.
Les résidents devraient aussi reconnaître intégralement et s’impliquer dans la communauté flamande, précise cette note. Pour pouvoir prétendre aux allocations familiales, les nouveaux arrivants devraient en outre patienter six mois. La Flandre ne doit laisser personne de côté “mais personne ne doit non plus laisser la communauté de côté”, souligne la N-VA. “Nous attendons de tout Flamand, ancien ou nouveau, qu’il prenne ses responsabilités et fasse de grands efforts pour saisir les nombreuses opportunités qu’offre la Flandre.”
“Neutralité convictionnelle”
Autre aspect sociétal abordé : le port de signes religieux. Les nationalistes flamands plaident pour une “neutralité convictionnelle” dans l’enseignement officiel et les administrations locales. Ils défendent une interdiction du voile, des croix et autres signes conventionnels visibles, valable pour les professeurs comme pour les élèves de l’enseignement communautaire, provincial ou communal. Cette mesure s’appliquerait également aux services de l’administration flamande et aux employés communaux en contact avec les citoyens.
Avec Belga – Photo : Belga/Benoît Doppagne